L’iPhone d’Apple contient des substances chimiques et des matériaux dangereux d’après les résultats des tests scientifiques réalisés par Greenpeace et publiés aujourd’hui. Ceci est le premier test fait sur un produit d’Apple depuis que Steve Jobs, PDG d’Apple, a promis un «Apple» plus «vert», en mai 2007.


Dissection de l’iPhone. ©Greenpeace/Rose

Un laboratoire scientifique indépendant a
analysé 18 composants internes et externes du iPhone et a confirmé
la présence de composés bromés dans la moitié des échantillons,
dont un échantillon de l’antenne du portable, dans laquelle ils
représentent 10% du poids totale du circuit imprimé flexible. Le
laboratoire a également identifié un mélange d’esters de phtalates
toxiques dans le revêtement en PVC du casque à hauteur de 1.5% du
poids de ce matériau néfaste.

L’aperçu des dangers cachés du iPhone est présenté dans le
rapport de Greenpeace «Appel en absence: les substances dangereuses
du iPhone». C’est la troisième fois que Greenpeace fait des
analyses sur un produit Apple depuis 2006. Des analyses similaires
sur un MacBook Pro et un iPod Nano ont aussi révélé la présence de
retardateurs de flamme bromés et du PVC dans certains
composants.

Apple a lancé l’iPhone sur le marché américain en juin 2007. La
découverte de substances dangereuses suggère qu’Apple a raté une
occasion de progresser vers la mise en œuvre de ses engagements à
éliminer tous les usages de PVC et de composés bromés d’ici fin
2008, alors qu’il s’agit d’une toute nouvelle ligne de
produits.

«Steve Jobs a manqué l’appel pour faire, avec l’iPhone, ses
premiers pas vers des produits Apple plus vert» dit Yannick
Vicaire, responsable de la campagne Toxiques de Greenpeace
International. «Apple ne semble pas donner les gages attendus d’un
leadership environnemental dans l’industrie électronique alors que
ses concurrents comme Nokia vendent déjà des portables exempts de
PVC».

David Santillo, scientifique aux Laboratoires de recherche de
Greenpeace, a coordonné ce projet et démonté l’iPhone pour les
analyses. «Deux des phtalates plastifiants trouvés en haute
quantité dans les câbles du casque sont classés en Europe comme
«toxique pour la reproduction, catégorie 2» a cause du fait,
reconnu depuis longtemps, qu’il interfère sur le développement
sexuel chez les mammifères. Bien qu’ils ne soient pas régulés dans
les portables, ces phtalates sont interdits dans tous les jouets et
articles de puériculture vendus en Europe. Apple devrait abandonner
l’usage de ces substances dans toutes ses gammes de produits.»

Pendant les analyses, Greenpeace a pu constater que la batterie
du iPhone était, chose peu commune, collée et soudée dans le
combiné. Ceci empêche le remplacement de la batterie et rend le
tri, pour son recyclage ou son élimination appropriée, plus
difficile et donc par conséquent cela s’ajoute au fardeau des
déchets électroniques.

Vidéo de l’analyse de l’iPhone