Ce congrès rassemble jusqu’au 14 novembre les entreprises du secteur énergétique, plusieurs dizaines de grands patrons, quelques décideurs politiques et ministres. «Plutôt qu’un Congrès mondial de l’énergie, il s’agit d’un forum mondial du nucléaire» annonce Yannick Rousselet, chargé de la campagne Énergie à Greenpeace France. «Les promoteurs de l’atome défendent leur business bien plus que le climat.»


Deux militants Greenpeace déroulent une banderole avec le message «Arrêtons la folie nucléaire. Révolution énergétique: maintenant!». ©Greenpeace/Gisone

Rome (Italie) À la tribune, les interventions
pro-nucléaire n’ont pas manqué. D’abord, le chef du gouvernement
italien Romano Prodi a ouvert la cérémonie en appelant à
«intensifier la recherche dans le nucléaire nouvelle génération».
Puis Anne Lauvergeon, PDG d’Areva, n’a pas manqué de vanter les
mérites de l’atome, notamment comme solution aux changements
climatiques. Ce discours sera sans doute allé droit au cœur des
membres du Conseil mondial de l’énergie, association organisatrice
de la réunion ayant récemment publié un rapport qui propose
l’expansion du nucléaire comme solution d’atténuation des émissions
de gaz à effet de serre.

«Concernant les changements climatiques, il
faut se méfier des faux semblants et des fausses instances» avertit
Yannick Rousselet. «Les vrais experts sont aujourd’hui rassemblés à
Valence, au sein du Groupement d’experts intergouvernemental sur le
changement climatique (GIEC), sous l’égide de l’Onu. Ici, à Rome,
c’est le club du  nucléaire qui se réunit, rien d’autre. C’est ce
qu’ont voulu dénoncer les militants de Greenpeace, par leur coup
d’éclat d’hier.»

Loin d’être une solution, le nucléaire n’est
qu’une diversion et un frein à l’égard des véritables solutions aux
changements climatiques, notamment en détournant les ressources
financières d’investissements en faveur des énergies renouvelables
et de l’efficacité énergétique. Coûts exorbitants, déchets
radioactifs, risque de d’accidents et de prolifération, les raisons
d’abandonner le nucléaire ne manquent pas.

Dans son scénario [R]évolution énergétique,
Greenpeace montre d’ailleurs qu’il est possible de réduire de
moitié les émissions mondiales de gaz à effet de serre à horizon
2050, en combinant sobriété, efficacité et énergies renouvelables,
en satisfaisant la demande croissante des pays en voie de
développement et en sortant progressivement du nucléaire.

Etude: « [R]évolution énergétique »
(pdf/1,1Mo)