Les parasols chauffants n’ont rien à faire sur les terrasses du canton de Bâle-Campagne. Les villes de Zurich, Berne, Soleure, Lucerne et Winterthour ont, elles aussi, annoncé qu’elles allaient lutter contre les radiateurs de terrasse, particulièrement gourmands en énergie. Mais cela ne suffira pas, car les bases légales sont encore rares en la matière et, malgré les interdictions, les parasols chauffants se multiplient sur les espaces privés des restaurants et des cafés.


Greenpeace demande à la Confédération et aux cantons de mettre fin à ce gaspillage d’énergie absurde et d’interdire les parasols chauffants, qui sont nuisibles pour le climat. ©Greenpace/Ex-Press/Wuertenberg

Les radiateurs de terrasse, appelés également
parasols chauffants, sont à l’origine d’un gaspillage d’énergie
massif. Or ils sont en train de proliférer en Suisse. C’est la
raison pour laquelle Greenpeace a lancé début février une enquête
auprès des Services de l’énergie cantonaux ainsi que des 20 plus
grandes villes de Suisse, afin de déterminer lesquelles sont à
l’avant-garde dans la lutte contre les parasols chauffants. Le
canton de Bâle-Campagne, dont la loi sur l’énergie interdit
l’utilisation de chauffages extérieurs mobiles, joue à cet égard un
rôle de pionnier. Quant aux villes pionnières – Zurich, Berne,
Soleure, Lucerne et Winterthour -, elles ont émis des directives
interdisant les radiateurs de terrasse mobiles sur les espaces
publics.

L’analyse des résultats de l’enquête met en
évidence un problème majeur: il existe certes, dans certains
cantons, des règlements stipulant que seuls sont tolérés les
chauffages extérieurs fonctionnant à l’aide d’énergies
renouvelables ou, lorsque cela n’est pas possible, d’autres sources
de chaleur résiduelle. Une prescription qui ne vaut toutefois que
pour les chauffages installés de manière fixe à l’extérieur. Les
appareils mobiles – chauffages au gaz ou radiateurs électriques –
ne sont pas pris en compte.

Dans les villes et les cantons pionniers
également, la législation comporte certaines brèches. Les
interdictions de parasols chauffants ne sont, par exemple, valables
que sur le domaine public. Or la plupart des restaurants et des
cafés disposent d’une surface privée pour le service à l’extérieur,
sur laquelle ce type de chauffage peut être utilisé. La Ville de
Winterthour a décidé de s’attaquer à ce problème prochainement.

Annette Reiber, responsable de la campagne
Efficacité énergétique de Greenpeace, en conclut: «La plupart des
Services de l’énergie sont conscients de ce problème et veulent
mettre fin au gaspillage d’énergie.» La majeure partie des
personnes interrogées se prononce en faveur d’une réglementation au
niveau cantonal ou fédéral. Quelques rares villes et cantons sont
d’avis qu’il n’y a pas besoin d’agir tant que les parasols
chauffants ne profilèrent pas sur leur territoire. Greenpeace voit
les choses d’un autre œil: «Il est important de mettre un terme à
ce boom des parasols chauffants, avant que le secteur de la
restauration en plein air fixe de nouveaux standards, nocifs pour
le climat, auxquels les aubergistes indépendants ne pourront
résister», ajoute Annette Reiber.

Les résultats détaillés de l’enquête seront
transmis aujourd’hui aux services responsables. Greenpeace demande
à la Confédération et aux cantons de mettre fin à ce gaspillage
d’énergie absurde et d’interdire les parasols chauffants, qui sont
nuisibles pour le climat.