Bâle (BS) Des petits nains toxiques ‘grandeur nature’ de Greenpeace ont accueilli aujourd’hui les actionnaires de Ciba et leur ont distribué des cartes de protestation. Au cours de l’Assemblée générale du groupe, Greenpeace émettra des critiques sur la politique de Ciba en matière de déchets toxiques: Ciba doit cesser de camper sur ses positions et – suivant l’exemple de Novartis – verser sa part à une fondation pour l’assainissement des sites contaminés. Selon la clé de répartition publiée, cette part se chiffre à 400 millions de francs au minimum.


24.05.2007 Action de Greenpeace à Bâle. ©Greenpeace/Grasser

La politique des grands groupes de chimie en
matière de décharges toxiques ne pouvait pas être plus différente:
Novartis crée une fondation dotée de 200 millions destinés à
l’assainissement des décharges, Roche se montre coopérative et
invite Greenpeace à siéger dans des commissions spécialisées. Et
que fait Ciba? Rien.

Au lieu de discuter avec Greenpeace et d’examiner les expertises
réalisées, les managers de Ciba refusent tout dialogue – une
attitude lamentable pour un management prônant le partenariat! A
Bonfol, les associations de protection de l’environnement ont dû
aller devant les tribunaux pour qu’enfin la direction de Ciba
accepte de revoir son projet d’assainissement, qui ne correspondait
pas aux normes techniques les plus sûres. Cette attitude de blocage
est indigne du groupe bâlois!

Ciba va devoir maintenant regagner la confiance du public et
assumer sa responsabilité d’entreprise. Elle doit – à l’exemple de
Novartis – verser de l’argent à une fondation destinée à
l’assainissement des décharges toxiques. D’après la clé de
répartition publiée, Ciba devrait s’acquitter du double du montant
versé par Novartis pour ses décharges dans la région de Bâle, soit
au moins 400 millions de francs. Matthias Wüthrich, expert en
matière de décharges toxiques chez Greenpeace, interpelle la
nouvelle direction du groupe: «Réfutez les informations selon
lesquelles Ciba aurait utilisé les provisions constituées pour
autre chose que l’assainissement de ses décharges! Donnez la preuve
que Ciba est solvable et qu’elle compte sérieusement résoudre le
problème des décharges chimiques!»

Pour donner plus de poids à ces propos, les militants Greenpeace
ont protesté au moyen d’une haie de petits nains toxiques ‘grandeur
nature’ qui ont fait entendre leur voix à l’entrée de l’Assemblée
générale, et ont distribué des cartes aux actionnaires. Ces
derniers ont ainsi pu y inscrire des notes de protestation
destinées à Ciba et signer des sommations de paiement pour
l’assainissement de toutes les décharges.