Sao Paulo (Bresil) Alors que le gouvernement brésilien vient d’annoncer sa volonté de durcissement des sanctions contre les déboisements illégaux en Amazonie, Greenpeace explique aujourd’hui dans un nouveau rapport «le Réveil du Lion» pourquoi le plan de gouvernement Lula a jusqu’alors échoué à enrayer la deforestation.


Une scierie en plein coeur de l’Amazonie. ©Greenpeace

Celle-ci s’est en effet gravement accrue ces
derniers mois malgré les mesures de contrôle mises en place depuis
trois ans. Pour Greenpeace, le gouvernement brésilien doit faire
preuve d’une bien meilleure coordination et d’une plus grande
volonté politique s’il veut sauver de la destruction annoncée la
plus grande forêt tropicale de la planète.

Sur les 162 mesures prévues par le plan du gouvernement en 2004,
plus de 60% n’ont pas été mises en oeuvre. Pour Greenpeace, un
extraordinaire manque de coordination de la part de
l’administration présidentielle est à déplorer. Celle-ci est
pourtant essentielle. En effet, pas moins de 13 ministres sont
responsables de la lutte contre la déforestation en Amazonie.

Ainsi, si le taux de déforestation a baissé significativement
ces trois dernières années, permettant au gouvernement brésilien de
crier victoire, Greenpeace rappelle que cette baisse était bien
plutôt imputable aux fluctuations des prix du soja et du bétail. La
hausse récente du prix des matières premières a ainsi relancé à la
hausse la pression foncière et donc la déforestation. En quelques
mois, d’août à décembre 2007, plus de 7000 km2 ont été rasés. «Une
faible coordination du gouvernement, ainsi qu’une mise en oeuvre
très partielle des mesures promises ont fait de la forêt une proie
très sensible aux évolutions du marché» précise Marcelo Marquesini,
de Greenpeace Brésil.

Pour Greenpeace, seuls des objectifs clairs et concrets pour
mesurer l’évolution de la déforestation permettront aux
gouvernements locaux, des états et au gouvernement fédéral de
pouvoir ajuster leurs actions en fonction des résultats. «Afin que
ces efforts soient efficaces, il faut également rendre effectif le
décret présidentiel établissant que les propriétaires terriens en
Amazonie ne peuvent déboiser plus de 20% de la superficie totale de
leurs propriétés, déclare Paulo Adario, coordinateur de la campagne
pour Greenpeace Amazone. Cette décision doit être approuvée par le
Parlement pour être véritablement mise en oeuvre!»

Les mesures publiées dans le Journal officiel de l’Union
brésilienne mercredi 5 mars prévoient la saisie automatique des
terres récemment déboisées et doublent le montant des amendes.
Elles vont dans le bon sens, mais ne seront efficaces que si le
gouvernement a enfin la volonté ferme de les faire appliquer.