Greenpeace se félicite de la décision du gouvernement roumain qui a annoncé aujourd’hui la suspension de la culture du maïs MON810. Désormais, les cultures commerciales de cet OGM sont suspendues dans les trois plus grands pays producteurs de maïs en termes de surface de l’Union Européenne: France, Hongrie et Roumanie.


Ce sont les principaux producteurs de maïs européens qui refusent les OGM. ©Greenpeace

C’est par la voix de M. Attila Korodi, Ministre
de l’Environnement et du développement durable que l’annonce a été
faite lors d’une conférence de presse jeudi matin. «Nous sommes en
possession d’études montrant que les OGM ne sont pas sûrs pour la
santé humaine et l’environnement (…) Nous avons donc mis en place
un comité des biotechnologies qui va travailler à partir de ces
études et rendre un avis scientifique. Une fois cet avis rendu, la
suspension sera actée. Cette décision devrait intervenir vers le 15
avril. En attendant, nous exigeons que les agriculteurs roumains ne
plantent pas de maïs MON 810. Le future de la Roumanie est dans
l’agriculture biologique!» (Traduction Greenpeace)

Cette décision a une portée considérable. Le plus gros
producteur européen de maïs – en termes de surfaces cultivées –
tourne désormais le dos aux OGM. Trois millions d’hectares de maïs
sont cultivés chaque année en Roumanie. En 2007, seuls 300 hectares
de maïs MON810 ont été cultivés, ce qui représente 0,01% de la
production roumaine de maïs. Il est intéressant de noter que la
Roumanie était encore il y a quelques années un paradis pour les
OGM, principalement pour le soja, qui y a été cultivé à grande
échelle, avant qu’il ne rejoigne l’UE. Historique, ce revirement
est donc lourd de sens.

La Roumanie devient ainsi le 7ème pays européen à avoir interdit
les OGM sur son territoire, après la France, la Hongrie, l’Italie,
l’Autriche, la Grèce et la Pologne. L’Espagne, seul pays où les OGM
sont cultivés à grande échelle, se voit de plus en plus isolée sur
la scène européenne.

«Ce sont les principaux producteurs de maïs européens qui
refusent les OGM. Ils envoient ainsi un message fort au reste du
monde et à la Commission européenne sur les risques que cette
technologie comporte, explique Arnaud Apoteker, responsable de la
campagne OGM de Greenpeace. Il est urgent que la Commission
européenne prenne un moratoire européen sur les cultures d’OGM afin
de protéger les agriculteurs et les consommateurs européens»

Dans un contexte où l’Europe refuse de plus en plus massivement
les OGM, il est également important que les députés amendent en
profondeur le projet de loi sur les OGM qui va être examiné à
l’Assemblée nationale à partir du 1er avril. En l’état, le texte ne
permet pas aux consommateurs et aux agriculteurs de pouvoir
continuer à produire et à consommer sans OGM. «Les députés doivent
voter pour une loi de protection et non une loi qui légalise la
contamination génétique de notre environnement, de notre
agriculture et de notre alimentation, indique Arnaud Apoteker.