80 militants de Greenpeace, originaires de 15 pays ont fermé les stands de cinq grands fournisseurs de thons , à la European Seafood Exposition . L’ONG demande à la filière d’observer un moratoire sur la commercialisation des espèces de thon menacées et des autres thonidés exploités de manière non-durable jusqu’à reconstitution des stocks.


Banc de thons. ©Greenpeace

Bruxelles (Belgique) Les
militants de Greenpeace ont recouverts les stands de filets de
pêche, s’y sont enchaînés tout en y déployant des banderoles
rédigées en 13 langues sur le thème: « Le thon est entré en alerte
rouge ». Une banderole de 8 mètres sur 11 a été déployée sur le
bâtiment phare du palais des expositions. Un message sonore a
également été diffusé dans l’enceinte du bâtiment, invitant les
visiteurs à limiter leurs achats aux produits de la mer exploités
de manière durable.

«Les entreprises visées sont des acteurs majeurs de la filière
thonière. Ensemble, elles contribuent à la destruction des stocks
via la surpêche et le recours à des méthodes de pêche non durables.
Avec la surpêche actuelle, on n’évitera pas l’effondrement des
stocks de thonidés dont certains sont à la limite de l’extinction.
Si rien ne change dans les faits, ces entreprises n’auront bientôt
plus qu’à mettre la clé sous la porte», commente depuis Bruxelles,
Stephan Beaucher, responsable de la campagne Océan de
Greenpeace.

Greenpeace a mené l’an dernier une action similaire visant à
inciter l’industrie de la pêche à s’orienter résolument vers la
pêche durable. L’ONG a depuis lors contacté les acteurs majeurs du
secteur de la distribution en leur demandant de limiter leur vente
à des produits issus d’une pêche parfaitement légale, durable et
équitable.

«Nous ne pouvons cacher notre déception face à la quantité de
produits de la mer ne méritant en aucun cas le qualificatif de
« durable » qui sont exposés ici alors que certains acteurs de la
grande distribution sont sur le point de mettre en place des
mesures favorisant une pêche durable», a déclaré Nina Thuellen,
responsable du programme « marché des produits de le mer » à
Greenpeace.

Cette action intervient alors que la campagne de pêche en
Méditerranée est sur le point de commencer avec un total autorisé
de capture qui n’empêchera pas l’effondrement du stock: 28 500
tonnes sont autorisées alors que la communauté scientifique estime
qu’il ne faudrait pas pêcher plus de 15 000 tonnes de thon rouge.
Aucune refonte de la filière n’a été menée et elle reste
surcapacitaire (trop de navires et trop de fermes d’engraissement)
et surcapitalisée (elle met en œuvre des investissements trop
importants par rapport à la capacité de production de l’écosystème
méditerranéen)

Pour faire face à la menace que représente la surpêche et pour
permettre la reconstitution des stocks surexploités, Greenpeace
préconise la création d’un réseau de réserves marines, protégeant
40% des océans.