Deux militants japonais de Greenpeace ont été arrêtés vendredi à Tokyo pour avoir révélé un scandale de viande de baleine impliquant le gouvernement japonais qui continue de chasser la baleine à des fins soi-disant scientifiques dans le sanctuaire antarctique. Le siège de Greenpeace au Japon a également été perquisitionné dans le cadre de cette enquête ainsi que les domiciles des deux militants.


Junichi Sato, chargé de campagne baleines de Greenpeace Japon. ©Greenpeace

Junichi Sato et Toru Suzuki, respectivement
âgés de 31 et 41 ans, sont accusés d’avoir volé un carton contenant
23,5 kilos de viande de baleine débarqué du Nisshin Maru, le
navire-amiral de la flotte japonaise, de retour de la chasse à la
baleine dans l’Antarctique.

Ce carton avait été remis par Greenpeace aux
autorités japonaises pour constituer une preuve de l’existence d’un
trafic organisé de viande de baleine en provenance du Nisshin Maru.
En dépit du moratoire international sur la chasse à la baleine, le
gouvernement japonais continue de chasser dans le sanctuaire
antarctique à des fins soi-disant scientifiques.

Or, après quatre mois d’investigation, Greenpeace, en
confisquant ce carton, a permis de prouver que de la viande issue
de ce programme scientifique se retrouvait dans les bagages
personnels des membres d’équipage et qu’elle ne servait donc en
rien un quelconque programme scientifique. La révélation de ce
trafic a conduit la justice japonaise à ouvrir une enquête qui est
toujours en cours. Les scientifiques présents à bord du navire ne
pouvaient d’ailleurs ignorer ce trafic qui s’élève, selon
Greenpeace, à environ 300 kilos de viande de baleine par an et par
membre d’équipage. Le Nisshin Maru compte environ 150 membres
d’équipage.

«Nous avons révélé un scandale qui implique des potentats du
gouvernement japonais qui bénéficient de la chasse à la baleine et
il n’est pas surprenant qu’ils contre-attaquent, a déclaré Jun
Hoshikawa, directeur de Greenpeace Japon. Ce qui est surprenant,
c’est que ces militants, innocents de tout crime, ont été arrêtés
pour avoir rendu de la viande de baleine qui avait été volée aux
contribuables japonais.»

«Pour la justice japonaise, il semble plus important et urgent
d’arrêter deux militants cherchant à établir la vérité qu’à
démanteler un trafic organisé de viande de baleine!», dénonce
François Chartier, chargé de campagne Baleines à Greenpeace
France.

A l’heure où se réunit la Commission Baleinière Internationale
(CBI) à Santiago du Chili, ce scandale prouve une fois de plus la
nécessité de mettre fin immédiatement au programme dit scientifique
de chasse à la baleine du gouvernement japonais qui en réalité
dissimule un programme purement commercial et donc totalement
interdit par le moratoire international en vigueur depuis 1986.