Le tribunal d’Aomori a décidé aujourd’hui de maintenir en garde à vue Junichi Sato et Toru Suzuki durant 10 jours supplémentaires, le maximum de la détention sans inculpation au Japon étant de 23 jours.


Junichi Sato, chargé de campagne baleines de Greenpeace Japon. ©Greenpeace

Les deux militants de Greenpeace Japon sont
accusés d’avoir volé une caisse de 23 kilos de viande de baleine
qu’ils avaient présentée aux autorités japonaises comme preuve de
l’existence d’un marché noir organisé de viande de baleine en
provenance du Nisshin Maru, le navire amiral de la flotte
japonaise.

Greenpeace a demandé aux autorités japonaises
de mener une enquête au sujet de ce scandale. Alors que le
procureur du district de Tokyo a estimé qu’il y avait suffisamment
de preuves pour justifier une investigation, aucune poursuite n’a
encore été engagée contre les responsables de ce trafic. De leur
côté, les deux militants ont pleinement collaboré avec la police et
le procureur du district de Tokyo et ont fourni tous les documents
nécessaires pour confirmer nos révélations.

«Avec cette prolongation de garde à vue, Junichi et Toru
s’apprêtent à passer 23 jours en détention, sans avoir été mis en
examen et alors même qu’ils ont pleinement collaboré avec les
autorités. 23 jours, c’est beaucoup plus long que le temps qu’a
estimé nécessaire le procureur pour mener son enquête au sujet des
affirmations de Greenpeace sur le trafic de viande de baleine
volée, dans le cadre du soit disant programme de chasse
scientifique», déclare Gerd Leipold, directeur général de
Greenpeace international.

«Les autorités japonaises doivent immédiatement consacrer tous
leurs efforts aux investigations concernant le marché noir de
viande de baleine, couvert par les agences publiques en charge du
programme de chasse dans l’océan austral, et non pas concernant les
personnes qui ont révélé ce scandale», commente François Chartier
de la campagne océan de Greenpeace France.

Depuis leur arrestation, plus de 190’000 personnes ont envoyé un
courrier réclamant la libération des aux militants au Premier
ministre du Japon. En outre, des militants ont protesté devant 32
ambassades du Japon sur les cinq continents, réclamant toute la
lumière sur ce scandale de viande volée.

Ce trafic organisé montre une fois de plus que le programme de
chasse menée dans les eaux australes est avant tout un programme
commercial et non un programme scientifique et est donc en rupture
totale avec l’esprit du moratoire sur la chasse commerciale.

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