Le bureau du procureur de la préfecture d’Aomori (Japon) a formellement accusé de vol Junichi Sato et Toru Suzuki en précisant que les deux militants étaient toujours en détention depuis leur arrestation le mois dernier. Les deux militants Greenpeace ont en fait contribué à dénoncer une scandaleuse affaire de corruption dans les milieux de la chasse à la baleine, une chasse que le Japon continue de pratiquer en dépit de la réprobation de l’ensemble de la communauté internationale.


Des militants Greenpeace ont protesté devant 32 ambassades du Japon sur les cinq continents. ©Greenpeace

Leur détention depuis le 20 juin 2008 a donné
lieu à une immense mobilisation. Plus de 30 ONG, dont Amnesty
International et Oxfam, et 250’000 personnes à travers le monde se
sont prononcés pour leur libération. «Depuis le début, il est clair
que l’arrestation et la détention, et aujourd’hui l’inculpation des
deux activistes sont motivées par des impératifs politiques déclare
Gerd Leipold, directeur international de Greenpeace. En exposant au
grand jour la corruption de ce milieu et le gâchis de fonds publics
que représente le maintien de ce programme étatique de chasse,
Greenpeace dérange… De puissantes forces de l’appareil japonais
veulent faire taire une protection pacifique et légitime contre le
massacre de baleines»

Junichi et Toru ont saisi une boîte contenant
23,5 kg de chair de baleine, d’une valeur de près de 2.000 euros,
expédiée clandestinement, depuis le Nisshin Maru, le navire usine
amiral des baleiniers japonais. Cette boîte a permis de dénoncer un
trafic illégal de chair de baleine. Une partie des cétacés tués cet
hiver par le Japon dans l’Antarctique se terminait ainsi sur le
marché noir.

Au Japon, pays qui enfreint sous couvert de
rechercher scientifique le moratoire sur la chasse commerciale à la
baleine, la vente de la chair de baleine est strictement encadrée,
vendue à des grossistes à un prix fixé par l’Institut pour la
recherche sur les cétacés, soutenu par les pouvoirs publics.

Pour Greenpeace, les militants doivent être
immédiatement relâchés et une enquête indépendante doit avoir lieu
sur ces pratiques de corruption.

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