Greenpeace ouvre officiellement un bureau en République Démocratique du Congo (RDC) à Kinshasa en accueillant à bord de son navire l’Arctic Sunrise les autorités congolaises dans le port de Matadi, le principal port d’exportation du bois de la RDC. Cette inauguration s’effectue alors que le processus de révision de la légalité des 156 titres forestiers est toujours en cours en RDC et que la prochaine conférence sur les changements climatiques va débuter à Poznan en Pologne la semaine prochaine.


Amadou Kanouté, directeur général de Greenpeace Afrique. ©Greenpeace

Greenpeace demande au gouvernement congolais de
finaliser le processus de révision de la légalité des 156 titres
d’exploitation forestière existants en toute transparence. La
première phase du processus de la revue légale a aboutit à la
légalisation de 46 titres forestiers couvrant environ 7 millions
d’hectares de forêts. Les compagnies forestières ont déposé 88
recours auprès de la commission interministérielle en charge du
processus. Greenpeace exhorte le gouvernement à faire respecter les
critères du décret présidentiel de 2005 portant sur la conversion
des titres.

«Le Gouvernement congolais ne doit pas céder
aux pressions des industriels du bois qui font tout pour
décrédibiliser le processus en cours. Il est claire que leur désir
est de conserver une dizaine de millions d’hectares de forêts
supplémentaires acquis en toute illégalité» déclare René Ngongo,
conseiller politique de Greenpeace Afrique avant d’ajouter que «les
exploitants forestiers préconisent un arbitrage politique en leur
faveur pour légaliser le maximum de concessions forestières. Ils se
servent de la crise financière internationale qui rend le contexte
économique morose pour la filière bois comme prétexte pour échapper
aux critères objectifs établis par le gouvernement.»

60% des congolais dépendent directement et
indirectement des forêts pour leur subsistance. Le gouvernement de
la RDC doit agir au profit des populations et non pas faire un
arbitrage politique en faveur d’une industrie aujourd’hui
directement responsable du pillage et de la dégradation des forêts
du Congo.

La prochaine conférence sur les changements
climatique sous l’égide des Nations Unis se déroulera à Poznan en
Pologne du 1er au 12 décembre prochain. La création d’un mécanisme
financier international pour lutter contre les émissions de gaz à
effet de serre liées à la déforestation et à la dégradation des
forêts tropicales sera l’un des principaux sujets à l’agenda. La
proposition de Greenpeace, Forêts pour le Climat, vise à préserver
les intérêts des populations forestières et la biodiversité, tout
en luttant contre les changements climatiques.

«Ne gâchons pas cette opportunité de mobiliser
des financements internationaux à la mesure de l’objectif de mettre
fin à la destruction des forêts tropicales», déclare Amadou
Kanouté, Directeur Exécutif de Greenpeace Afrique. «Dans ce
contexte, il est essentiel que le gouvernement de la RDC fasse
passer un message fort à la communauté internationale: les titres
forestiers obtenus illégalement doivent être invalidés, afin que la
population congolaise puisse pleinement bénéficier d’un accord
international finançant la préservation des forêts.»

Pendant le lancement d’aujourd’hui, Amadou
Kanouté a explique pourquoi Greenpeace a décidé de maintenir
l’ouverture de son bureau a un moment ou il y’a un conflit a l’est
du pays. «Greenpeace travaille en RDC depuis plusieurs années et se
sent par ailleurs concerne par cette terrible tragédie. Il faut que
ça s’arrête! Cependant, nous pensons qu’il est très important de
continuer à travailler avec les populations de la RDC. 40 millions
de Congolais dépendent de ces forêts pour leur subsistance et nous
sommes ici pour protéger ces ressources. Vu l’actuelle  crise
climatique il est essentiel que la communauté internationale
s’engage le plus tôt possible pour la mise en place d’un mécanisme
de forets pour le climat.»

 

Plus d’informations:

www.greenpeaceafrica.org

www.greenpeace.ch/afrique