Ce 2 décembre, Greenpeace tient à rappeler qu’il y a 25 ans a eu lieu la pire catastrophe de l’histoire industrielle mondiale, faisant probablement des dizaines de milliers de victimes, encore aujourd’hui peu ou pas indemnisées.


27.01.2005 Au Forum Economique Mondial, près de 60 militants protestaient contre le refus de DowChemical de procéder à des indemnisations à Bhopal et d’engager les travaux d’assainissement du site. ©Greenpeace/Adair (Archives)

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, une fuite
de gaz toxique se produisit dans l’usine de pesticides de Bhopal,
dans le centre de l’Inde. La catastrophe fit immédiatement
plusieurs milliers de morts. Mais le bilan reste aujourd’hui encore
source de controverses. Officiellement, il est de 3’500. Mais
d’après Amnesty International, 22’000 à 25’000 personnes seraient
mortes après des années d’exposition aux déchets toxiques laissés
sur place. D’autres sources avancent le chiffre de 100’000
personnes atteintes de cancers et de maladies chroniques, notamment
suite à la contamination des nappes phréatiques. Vingt-cinq ans
après la catastrophe, des enfants naissent déformés et
défigurés.

Entretemps, aucune indemnisation digne de ce nom n’a jamais eu
lieu. Initialement, le gouvernement indien avait exigé plus de 3
milliards de dollars à Union Carbide, le groupe chimiquier
américain propriétaire de l’usine. Cinq ans plus tard, New Delhi
acceptait que la somme soit ramenée à 470 millions de dollars (près
de six fois moins). En réalité, d’après un collectif
interassociatif engagé sur place dans ce combat, 100’000 personnes
ont reçu une indemnisation de quatre dollars après l’accident, puis
plus rien. D’autres victimes n’ont rien perçu du tout et certaines
procédures durent encore, depuis des années.

Pendant les vingt ans qui ont suivi la catastrophe, Greenpeace a
mis ses connaissances au service des autorités, présentant
notamment les différentes options pour assainir le site. Greenpeace
exprime aujourd’hui son amertume devant la passivité du
gouvernement indien et son incapacité à rendre justice aux victimes
de la catastrophe.