Greenpeace annonce avec soulagement la fin de la détention provisoire de Juan Lopez de Uralde (Espagne), Nora Christiansen (Norvège), Christian Schmutz (Suisse) et Joris Thijssen (Hollande) aujourd’hui, vers 17h50, après 19 jours de détention préventive à Copenhague.


Cette libération n’est qu’une étape car ils risquent toujours d’être traînés devant les tribunaux danois et d’être condamnés à des peines de prison. ©Greenpeace/Holsting

«Alors que les responsables de l’échec de
Copenhague, les fossoyeurs du climat, ont passé les fêtes au chaud
en famille et sabré le champagne, les vrais héros étaient en
prison,» déclare Cyrill Studer, spécialiste du climat chez
Greenpeace Suisse. «Priver les quatre militants Greenpeace d’un
Noël en famille a représenté une condamnation sans procès. C’est
totalement disproportionné par rapport à ce qu’ils ont fait, alors
que les pseudos leaders politiques, présents à Copenhague, sont
rentrés chez eux, libres comme l’air et pourtant coupables d’un
véritable crime climatique en ne parvenant pas à un accord
équitable, ambitieux et légalement contraignant.»

La justice danoise doit encore trancher sur le sort des quatre
militants ayant protesté de manière pacifique le 17 décembre 2009.
Leur crime: avoir manifesté de façon non-violente un point de vue
partagé par des millions de personnes et avoir brandi des
banderoles portant le message «Les politiciens parlent – les
leaders agissent» dans le palais de la Reine du Danemark, lors du
dîner de gala organisé pour les chefs d’État. Greenpeace a lancé
cette action non-violente à visage découvert. Les logos de
Greenpeace étaient collés sur les pare-brises des limousines et les
plaques d’immatriculation affichaient un 007, clin d’œil à James
Bond. Par ailleurs, Greenpeace coopère en toute transparence avec
la police danoise qui mène l’enquête.

En Suisse et dans de nombreux pays européens, des manifestations
ont été organisées devant les ambassades et consulats danois.
Malgré la fin de la détention préventive, Greenpeace continue de
soutenir activement les militants en vue de leur procès. Aux
Etats-Unis en juillet dernier, onze militants ont escaladé le Mont
Rushmore pour y déployer une banderole avec le visage de Barack
Obama et le message «L’Amérique honore les leaders, pas les
politiciens: stop au réchauffement climatique». Ils ont été jugés
le lundi 4 janvier et condamnés à effectuer chacun entre 50 et 100
heures de travaux d’intérêt général. L’un d’eux, Matt Leonard, a
même été condamné à deux jours de prison ferme. Au Japon, deux
militants sont poursuivis depuis deux ans pour avoir subtilisé des
colis contenant de la viande de baleine afin de les remettre à la
police dans le but de dénoncer le trafic illégal de ce produit.
Mais la réponse de la justice japonaise a été de poursuivre les
militants pour vol plutôt que d’enquêter sur le trafic en
question.

Greenpeace dénonce ces situations qui illustrent une dérive
dangereuse dans les pays démocratiques: la criminalisation de
l’action militante non-violente.

Vidéo de la libération
de nos militants