Les graines de lin entrent dans la composition de nombreux produits de consommation courante: pains multi-grains, muesli, biscuits mais aussi vinaigrette ou préparations pour bébés… Elles sont appréciées pour leur apport en Oméga 3 et leur action bénéfique sur la digestion. Elles sont donc synonymes de bien-être et d’alimentation de qualité. Pour de nombreux consommateurs, un aliment de qualité suppose une production non-OGM. Or, cette garantie ne semble plus exister pour les graines de lin.


Un parfait exemple de l’impossible co-existence entre les filières conventionnelles, bio et transgéniques. ©Greenpeace/Novis (Archives)

Comme beaucoup d’autres plantes transgéniques,
le lin a été génétiquement modifié pour résister à un herbicide et
contient trois gènes résistants aux antibiotiques. Cet OGM,
développé par une université canadienne, est connu sous la
dénomination de Triffid. Son histoire est un parfait exemple de
l’impossible co-existence entre les filières conventionnelles, bio
et transgéniques.

Cet OGM a été autorisé au Canada en 1998 pour ensuite être
retiré trois ans plus tard, toujours par le Canada. Pourquoi ce
retrait? Les agriculteurs canadiens – qui sont les plus gros
producteurs de graines de lin au monde – redoutaient de perdre le
marché européen peu favorable aux OGM…

C’est l’Allemagne qui a signalé pour la première fois la
présence de graines de lin contaminées en utilisant le système
prévu à cet effet par l’Union européenne. De nombreux pays ont
alors réalisé des tests et les exemples de produits contaminés se
sont multipliés. On a trouvé des traces de Triffid dans une
vingtaine de pays européens et quelques pays asiatiques comme la
Thaïlande.

Strictement parlant, la présence de cet OGM est parfaitement
illégale en Europe. Aucune autorisation n’a jamais été demandée. Au
delà de cela, la contamination des graines de lin par un OGM
officiellement retiré du marché depuis près de dix ans illustre ce
que peuvent être les «dégâts collatéraux» des cultures
transgéniques. Si la contamination persiste, la grande distribution
risque ne pas pouvoir satisfaire les exigences de ses clients et
les fabricants seront forcés de tester leurs produits avant
commercialisation. Les cultures transgéniques ne profitent qu’aux
multinationales qui les imposent à tous.

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lin, un nouveau cas d’école » (PDF)