Munis de lanternes célestes, des militants Greenpeace ont protesté aujourd’hui en face de l’ambassade du Japon à Berne. Ils appellent à la cessation des poursuites engagées contre deux collaborateurs de Greenpeace qui, la semaine prochaine, seront devant un tribunal japonais pour avoir dénoncé un scandale lié à la viande de baleine. Selon le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, avec leur arrestation et leur mise en examen, le Japon enfreint le droit international.


Les poursuites contre les protecteurs des baleines contreviennent aux dispositions onusiennes en matière de droits de l’homme. ©Greenpeace

D’après un groupe de travail du Conseil des
droits de l’homme des Nations Unies (UNHRC), avec les poursuites
judiciaires sévères menées contre Junichi Sato et Toru Suzuki, le
gouvernement japonais a violé les droits de l’homme. Pendant l’été
2008, les deux protecteurs des baleines avaient mis la main sur un
carton rempli de viande de baleine. Ils entendaient ainsi prouver
que l’équipage du baleinier «Nissin Maru» détournait de la viande
subventionnée par un «programme de recherche» étatique d’une valeur
de quelques milliers de francs pour la commercialiser.

Après près d’un mois de prison dans le nord du
Japon, les deux défenseurs des baleines ont été libérés en échange
d’une caution très élevée et sont soumis depuis lors à une
surveillance policière constante. Dans le cadre de leur procès qui
débutera le 15 février, ils encourent une peine de prison pouvant
aller jusqu’à 10 ans. En décembre 2009, l’ONU a toutefois rendu le
gouvernement japonais attentif au fait que les droits des deux
accusés n’avaient pas été respectés par la justice japonaise.

Le groupe de travail de l’ONU a constaté que les deux militants
«ont agi avec la conscience que leurs activités étaient dans
l’intérêt public, puisqu’ils n’ont cherché qu’à révéler des
détournements de fonds criminels effectués dans le cadre d’une
industrie baleinière financée avec des fonds publics». Le groupe de
travail a également signalé que les «Tokyo Two» avaient coopéré
volontairement avec la police et le procureur. Cette coopération
n’a toutefois pas été prise en compte par les autorités.

De plus, le gouvernement japonais a négligé de
présenter au tribunal des faits parlant en faveur des deux accusés,
comme par exemple leurs activités de protection de l’environnement
ou les preuves qu’ils avaient rassemblées pour dénoncer le scandale
de la viande de baleine. Le groupe de travail de l’ONU en a conclu:
«le droit des deux militants environnementaux de ne pas être privés
de leur liberté arbitrairement, leur droit à la liberté
d’expression ainsi que leur droit à mener des activités non
violentes sans intimidation et sans harcèlement, n’a pas été
respecté par la justice japonaise».

Bruno Heinzer, responsable de la campagne Océans qui a remis un
courrier au Premier Ministre et au Ministre des affaires étrangères
japonais via l’ambassade du Japon à Berne fait le commentaire
suivant: «nous en appelons au gouvernement japonais pour qu’il
garantisse un procès équitable et qu’il respecte les conventions
internationales en matière de droits de l’homme.» Il ajoute: «pour
que la transparence soit garantie, les autorités japonaises doivent
aussi autoriser la présence d’observateurs étrangers. Cette
exigence a d’ores et déjà été transmise aux Département fédéral des
affaires étrangères (DFAE). Ce ne sont pas les collaborateurs de
Greenpeace qu’il faut accuser, mais la chasse à la baleine
japonaise».

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