Le président indonésien Yudhoyono a fait part hier de sa décision d’instaurer un moratoire de deux ans sur l’octroi de nouvelles concessions entraînant la destruction des forêts indonésiennes. Il a fait cette déclaration durant une conférence internationale sur les forêts et le climat qui se déroule actuellement à Oslo.


(Sumatra/Indonésie) ©Greenpeace/Rante

La décision s’inscrit dans le cadre de l’engagement que l’Indonésie veut prendre dans la lutte contre le changement climatique. L’année dernière déjà, le pays avait promis de réduire de 41% les émissions de gaz à effet de serre, provenant pour l’essentiel de la déforestation. Ce moratoire fait partie d’un accord bilatéral avec la Norvège, qui prévoit que les Norvégiens libèrent plus d’un milliard de francs suisses pour la préservation des forêts en Indonésie.

Greenpeace se réjouit de l’initiative du président Yudhoyono qui constitue un premier pas dans la bonne direction. Toutefois, aussi longtemps que le moratoire ne sera pas étendu pour inclure également les autorisations de coupe déjà accordées, et aussi longtemps qu’il n’entrera pas en vigueur, la déforestation se poursuivra invariablement. Greenpeace demande que cet engagement soit concrétisé via un décret présidentiel avec effet immédiat.

Par ailleurs, un premier engagement financier concret a été pris à Oslo pour la protection des forêts et ce, dans le cadre du maintien de l’équilibre climatique. Compte tenu de l’échec de la conférence de Copenhague fin 2009, il s’agit là d’un signal important. Outre la Norvège, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, le Japon et l’Australie ont également annoncé leur décision de financer la préservation des forêts.

Ensemble, ces pays libèrent un montant de cinq milliards de francs suisses. La question clé est maintenant de savoir comment ces ressources seront utilisées. Greenpeace demande qu’elles soient affectées à la protection des forêts tropicales et de la biodiversité, tout en respectant les droits des peuples autochtones. Greenpeace met par ailleurs en garde contre les initiatives qui ressembleraient davantage à un soutien financier à l’industrie du bois et de l’agroalimentaire, sous le couvert d’une soi-disant « gestion forestière durable ».

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