Le Conseil national n’a pas rempli sa tâche consistant à créer une loi sur le CO2 efficace. Qu’il ait décidé de ne réduire les émissions de CO2 de la Suisse que de 20% d’ici 2020 va à l’encontre des recommandations des milieux scientifiques. Ceux-ci considèrent en effet qu’il faut réduire les émissions de CO2 de 40% d’ici 2020.


le Conseil national préfère continuer sa molle politique climatique plutôt que de faire face à l’urgence. ©Greenpeace/Frey (Archives)

L’objectif minimaliste que le Conseil national
vient de définir pour la Suisse est d’autant plus vide de sens
qu’il ne prévoit pas les mesures nécessaires pour l’atteindre:

– En ce qui concerne les voitures neuves, la nouvelle loi sur le
CO2 aurait dû prévoir des émissions maximales de CO2 de 120 g/km
d’ici 2012, et non pas les 150 g/km d’ici 2015 que le Conseil
national vient d’adopter.

– Les nouvelles grandes centrales électriques au gaz ne
devraient pas compenser seulement 70% de leurs émissions, mais
100%.

– Une taxe d’incitation sur l’essence et le diesel qui aurait
constitué la mesure la plus efficace n’a pas été intégrée dans la
loi.

La catastrophe qui se déroule actuellement dans le golfe du
Mexique montre clairement les effets dévastateurs de l’extraction
de pétrole. C’est un signal d’alarme qui concerne aussi la Suisse
et nous appelle à nous détourner aussi rapidement que possible de
notre fatale dépendance au pétrole. Mais le Conseil national se
moque bien de tout cela, il préfère continuer sa molle politique
climatique plutôt que de faire face à l’urgence avec détermination
et rapidité.