Après 5 jours de réunion, les délégations des 88 pays membres de la Commission baleinière internationale (CBI) réunis à Agadir (Maroc), n’ont pu s’entendre pour faire avancer les discussions sur le principal sujet à l’ordre du jour: une proposition qui souhaitait légitimer la chasse baleinière pour les 10 prochaines années, en ré-introduisant des quotas de chasse sous le contrôle de la Commission. Face à ce constat d’échec, la Commission a annoncé vouloir se donner une année de réflexion supplémentaire.


A l’avenir, il sera ainsi toujours admis de tuer des milliers de baleines au Japon, en Norvège et en Islande. ©Greenpeace

En effet, la proposition de voir la chasse
baleinière contrôlée et réduite ne fait pas l’unanimité; ni pour
les pays chasseurs qui demandent des quotas plus élevés, ni pour
les pays conservationistes qui souhaitent voir la chasse cesser
complètement.

Le Japon notamment, doit faire face au durcissement de la
position de plusieurs de ses importants partenaires commerciaux, à
commencer par l’Australie. Ce pays a en effet déposé plainte le 31
mai dernier auprès de la Cour internationale de justice de La Haye,
mettant en doute l’aspect « scientifique » de la chasse japonaise,
qui ne présenterait en réalité « aucun intérêt avéré en matière de
gestion et de préservation des populations de baleines ». Une
position soutenue et partagée par la Nouvelle-Zélande, qui pourrait
également engager une action en justice. Cette plainte doit être
examinée et discutée en plénière par l’ensemble des membres de la
CBI.

Pour Greenpeace, cette année supplémentaire de « réflexion »
revient à laisser une année de plus aux pays chasseurs, une année
de plus à laisser couler le sang de milliers de baleines en
Norvège, en Islande, au Japon, dans le Sanctuaire Austral, et ce en
toute impunité. La chasse à la baleine à des fins commerciales à
causé la mort de plus de 1,5 millions de baleines au XXème siècle.
Certaines espèces, comme la baleine bleue, ont été presque
complètement décimées. Aujourd’hui encore, la plupart des espèces
sont menacées d’extinction.

Les gouvernements membres de la CBI ont donc choisi de refermer
la porte, masquant ainsi leur choix de la stratégie du pire et de
maintenir encore une année d’un insupportable statu quo. Ce manque
de courage politique de la part des pays membres de la CBI,
malheureusement constaté année après année, se traduit par une
condamnation des cétacés.

Il est grand temps que les pays favorables à la protection des
baleines aillent au delà des discussions théoriques et rhétoriques
et s’engagent dans une véritable action politique. Depuis plus de
trente ans, Greenpeace se bat pour mettre fin à la chasse à la
baleine, soutenant le maintien du moratoire institué en 1986, et se
battra tant qu’il le faudra pour protéger les océans face à
l’inaction des dirigeants.