Mayak (Russie) – Berne. Le Conseil fédéral répond aujourd’hui à la question de Geri Müller, Conseiller national écologiste, portant sur la volonté des autorités d’entreprendre quelque chose contre l’utilisation de combustible nucléaire russe provenant des installations atomiques de Mayak, à l’origine de plusieurs catastrophes. L’obligation de déclarer l’origine des matières nucléaires constituerait un premier pas. Cette déclaration obligatoire permettant la traçabilité n’existe pas encore – contrairement à ce qu’il en est du contenu de nos assiettes.


Action sur la centrale de Leibstadt (Argovie) ©Greenpeace/Limina (Archives)

Actuellement, personne ne semble vouloir savoir d’où proviennent l’uranium et le combustible nucléaire des centrales nucléaires (CN) suisses, ni où va le combustible nucléaire irradié une fois retiré des réacteurs. La politique du Conseil fédéral et des exploitants de CN manque de transparence. Le secret commercial d’Axpo, Alpiq et des Forces Motrices Bernoises (FMB) est considéré comme prépondérant, ce qui est inadmissible compte tenu des conditions qui règnent dans les régions où se trouvent les mines d’uranium et les usines de retraitement de plutonium comme Mayak.

Après des années de silence Axpo a révélé, dans l’émission Rundschau du 8 septembre dernier (Télévision suisse alémanique), qu’elle utilisait aussi des éléments de combustible nucléaire provenant des installations atomiques de Mayak. On le sait depuis dix ans, mais les autorités (Conseil fédéral et Office fédéral de l’énergie) ne s’en sont guère souciées jusqu’à présent. Lors de cette émission Rundschau, le directeur général d’Axpo Manfred Thurmann a expliqué que la situation était actuellement examinée car les contrats arrivaient à échéance. Ce qui est en contradiction avec les informations fournies par les fabricants russes selon lesquels des contrats de licence de longue durée ont été conclus, jusqu’en 2016 pour Gösgen et 2020 pour Beznau.

Les installations atomiques de Mayak et la région qui les entoure font partie des zones les plus irradiées de la planète. Les exploitants russes gardent un secret total sur la situation et les conditions de sécurité dans les installations. Maintenant qu’Axpo a reconnu publiquement utiliser du combustible nucléaire provenant de Mayak, Greenpeace exige:
– la fin des relations commerciales opaques avec des entreprises d’Etat russes qui n’ont aucun égard pour les humains et l’environnement;
– une transparence complète sur les flux de matières nucléaires et les déchets radioactifs, comme le demande l’initiative parlementaire de Geri Müller.