Même si le résultat de la votation consultative du 13 février a été favorable au projet de centrale nucléaire de Mühleberg II, l’alliance « Non au nucléaire » considère que le pourcentage élevé de Non atteste d’une évolution des mentalités au sein de la population. En effet, les Suisses sont de plus en plus nombreux à préférer un approvisionnement énergétique durable à une technologie nucléaire dépassée. La votation à Berne marque le coup d’envoi du débat national sur l’avenir de l’approvisionnement en électricité.


Centrale nucléaire de Mühleberg (Berne). ©Greenpeace/Labhardt

Dans le canton de Berne, canton d’implantation de la centrale nucléaire, 49% de la population se sont prononcés contre Mühleberg II, ce qui constitue un succès d’estime. Par rapport aux anciens projets nucléaires, on constate une augmentation du nombre d’opposants au nucléaire.

« Le résultat serré de la votation est un signal clair pour le reste de la Suisse. L’acceptation du nucléaire est en perte de vitesse. Le monde politique et le marché de l’électricité doivent enfin modifier leur position et leur stratégie pour miser sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique », telle est la revendication de Jürg Buri, directeur de la Fondation suisse de l’énergie (SES) et président de l’alliance « Non au nucléaire ».

A l’échelle du pays, de nombreux signaux attestent d’une évolution des mentalités, qu’il s’agisse de la position critique des communes voisines à l’égard du projet Gösgen II ou du récent sondage représentatif de l’institut Link, selon lequel deux tiers des Suisses sont opposés aux nouvelles centrales nucléaires.

La votation à Berne a donné le coup d’envoi du débat national sur l’approvisionnement en électricité dans l’avenir. Ce sera ensuite au tour du cantons de Vaud et du Jura de se prononcer par une votation consultative sur les projets de nouvelles centrales nucléaires. L’alliance « Non au nucléaire » utilisera les possibilités de recours dans la procédure d’autorisation générale, suivra les autres votations cantonales et demandera enfin l’organisation d’un référendum contre les nouvelles centrales nucléaires en Suisse.

Il faut dire que le temps joue en faveur des énergies renouvelables et contre l’énergie nucléaire. Le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique se développe à une vitesse vertigineuse, tandis que les problèmes liés à l’énergie nucléaire ne peuvent tout simplement pas être niés: coûts élevés, risques incalculables ou encore la problématique toujours non résolue des déchets nucléaires.

L’alliance « Non au nucléaire » est confiante: d’ici deux ans, une majorité des électeurs suisses votera définitivement en faveur des énergies renouvelables et contre les nouvelles centrales nucléaires. « Le choix des renouvelables et de l’efficacité énergétique est le meilleur, non seulement pour l’environnement, mais aussi pour l’économie suisse », explique le Conseiller national Christian van Singer, vice-président de l’alliance « Non au nucléaire ».