Le jour des 25 ans de la catastrophe de Tchernobyl, le monde a le regard tourné vers les trois accidents nucléaires majeurs de ces cinquante dernières années: Majak, Tchernobyl et Fukushima. Ces incidents laissent dans leur sillage des régions entières irradiées et ont semé la désolation pour des milliers de victimes. Greenpeace Suisse exige la sortie d’une technologie incontrôlable, demande une avancée sérieuse vers la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, et milite pour l’efficience énergétique.


Le 26 avril 1986, le réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine explose. ©Greenpeace/Shirley

C’est au petit matin du 26 avril 1986, qu’a explosé le réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Cela a répandu dans l’atmosphère cent fois la quantité de radioactivité que Nagasaki et Hiroshima cumulés. En Biélorussie, Russie et Ukraine, jusqu’à 150’000km2 de terre ont été irradiés si fortement, qu’une grande partie de la population a dû être évacuée.

La fuite qui a été provoquée, le 11 mars de cette année, dans la centrale nucléaire de Fukushima/Daichi, suite à une terrible avarie due au tremblement de terre qui a touché le Japon reste incertaine. Ce qui est sûr, c’est qu’actuellement, la quantité de radioactivité qui s’est échappée est si importante, que l’on compare l’incident à Tchernobyl et qu’il a été classé niveau 7 sur l’échelle internationale des incidents nucléaires (INES). La question de savoir si les personnes évacuées des proches alentours de la centrale pourront, un jour, retrouver leur domicile, est peu clair. Les conséquences sur les denrées et l’écosystème ne sont pas encore prévisibles.

La plus ancienne des trois catastrophes majeures remonte au 29 septembre 1957, lorsque dans le centre de retraitement de combustible usé de Mayak, une cuve de 80 tonnes de déchets radioactifs explose, Ce qui s’échappe dans l’atmosphère irradie 23’000 km2 de superficie dans laquelle vivent près de 272’000 personnes. La région touchée compte, aujourd’hui, parmi la plus contaminée au monde. Les mesures relevées là-bas sont supérieures à celles enregistrées plus tard, dans le cœur de la centrale de Tchernobyl.

« Ces trois catastrophes ont ceci en commun, que de façon choquante, elles ne feront jamais partie du passé pour les êtres humains qu’elles ont touché », selon Stefan Füglister, expert nucléaire pour Greenpeace. « Comme le montre l’histoire des catastrophes nucléaires, les victimes doivent en subir les conséquences à long terme. Les conditions de vie dans les proches alentours de la catastrophe de Tchernobyl sont aujourd’hui encore très mauvaises, alors que près de cinq million de personnes y habitent. » Une enquête récente de Greenpeace montre que dans certaines région, les doses de radioactivité contenues dans les denrées alimentaires dépassent les normes admises. Les chiffres des cancers de la thyroïde chez les enfants sont en hausse, alors que 80% des liquidateurs sont considérés comme malades.

Trois catastrophes en en demi siècle sont des preuves suffisantes démontrant que l’utilisation du nucléaire pour la production d’énergie doit être abandonnée. Greenpeace exige maintenant des mesures urgentes: que les centrales nucléaires les plus anciennes, parmi lesquelles figure Mühleberg, soient arrêtées, que les demandes d’autorisation pour de nouvelles centrales en Suisse soient définitivement retirées. L’organisation demande qu’à la session extraordinaire concernant la politique énergétique suisse, le Parlement prépare la voie vers une sortie du nucléaire, les énergies renouvelables et les mesures d’efficience énergétiques.