Ce matin, des militants Greenpeace ont abordé une plate-forme pétrolière de 53’000 tonnes envoyée en Arctique par Cairn Energy, le Leiv Eiriksson. Si Shell et BP ont également des vues sur l’Arctique, Cairn Energy est, pour le moment, la seule compagnie susceptible de forer en mer.


Des militants Greenpeace sont installés dans une tente de survie attachée à la plateforme, pour retarder les plans de Cairn Energy. ©Greenpeace/Morgan

Après avoir été suivis et surveillés par un navire de guerre de la marine danoise qui escortait la plateforme, les militants de Greenpeace ont quitté l’Esperanza, l’un des deux navires de Greenpeace mouillant dans la zone, pour s’installer dans une bulle de survie, le pod, suspendu au dessus des vagues. Ils disposent d’une réserve d’eau et de nourriture suffisante pour dix jours.

L’objectif est de ralentir les forages. Car si ceux-ci prennent du retard, Cairn ne pourra pas terminer ses opérations avant la formation des glaces… Jusqu’à l’année prochaine… L’ Arctique, un des derniers endroits protégés de la planète, est l’habitat d’oiseaux et de mammifères marins uniques au monde. Mais la région Arctique renfermerait 90 milliards de barils de pétrole qu’il est techniquement possible de récupérer, dont 84% se trouvent en mer. Une marée noire y aurait des conséquences fatales.

Les dangers de l’exploitation pétrolière en Arctique sont immenses. Il faudrait bien plus de temps à une marée noire pour se dissiper dans des eaux proches d’un état de glace que dans des eaux plus tempérées. Températures glaciales, conditions climatiques extrêmes et éloignement géographique constituent de sérieux obstacles aux interventions de dépollution.

De plus, la présence de nappes d’hydrocarbure dans les eaux arctiques serait synonyme d’empoisonnement pour un écosystème marin unique au monde. Les industriels sont incapables de garantir qu’une marée noire ne surviendra pas, et leurs plans d’intervention en cas de catastrophe restent largement inadaptés.