Greenpeace a mené ce 2 août une action spectaculaire en mer du Nord. Des pierres géantes ont été placées sur le fond marin dans une zone proche de l’île de Sylt, la plus grande et la plus septentrionale des îles allemandes. Objectif ? Éviter que les pêcheurs ne raclent les fonds marins avec leurs chaluts. Ces techniques de pêche provoquent des dégâts particulièrement préjudiciables dans cette zone naturelle bénéficiant pourtant d’un statut protégé.


En juin dernier, Greenpeace a mené une action de ce type au large des Pays-Bas. ©Greenpeace/Mueller

Les récifs de Sylt abritent une zone de fraye pour les marsouins communs. En 2004, la zone a été désignée comme zone naturelle par les autorités allemandes. Ceci n’a pas arrêté les marins et leurs techniques de pêche dévastatrices. Greenpeace avait en 2008 déjà posé les premiers blocs de granit au large de la zone protégée. Mais force est de constater que 3 ans plus tard, les autorités n’ont toujours rien fait pour éviter d’autres atteintes.

En juin dernier, Greenpeace a également mené une action de ce type au large des Pays-Bas. Des pierres naturelles ont été larguées non loin d’une réserve marine. L’action de Greenpeace visait là aussi à protéger la zone en la délimitant clairement, à l’aide d’hippocampes en bois. A l’époque, Henk Bleker, secrétaire d’état aux Pays-Bas a déclaré que 15% de la mer du Nord devait être fermée à la pêche pour permettre à la nature de récupérer. La Belgique devrait rapidement se rallier à cet objectif.

Pour Greenpeace, il faut en profiter pour s’attaquer au problème de la surcapacité de la flotte européenne. Les réserves marines doivent être protégées de manière effective et il est impératif de faire plus grand cas des conseils des scientifiques. Ce point de vue semble être partagé en Belgique. Le parlement flamand a en effet invité, par voie d’une résolution votée unanimement par tous les députés, le gouvernement flamand à s’atteler à la tâche.

Des plongeurs de Greenpeace sont retournés vers les blocs immergés en 2008. Ils se portent le mieux du monde et abritent dorénavant toute une faune et une flore. On y trouve par exemple des anémones de mer et des coquillages. Les scientifiques s’accordent sur le fait que les réserves marines sont essentielles pour permettre à l’écosystème marin de se retablir. Grâce à ces réserves marines, les stocks de poisson peuvent se refaire une santé, notamment parce qu’en l’absence de contact avec les pêcheurs, les poissons peuvent plus facilement atteindre l’âge adulte et se reproduire en toute tranquilité. Ce qui à terme ne peut qu’être profitable à la pêche.