BASF vient de déposer une demande pour commercialiser une nouvelle pomme de terre génétiquement modifiée: la Fortuna… Après le dossier Amflora, BASF revient à la charge, mais cette fois, la donne est différente: si Amflora est principalement destinée à l’industrie de la pâte à papier et à l’alimentation animale, la nouvelle venue, la Fortuna, concerne elle l’alimentation humaine.


Des militants Greenpeace bloque l’accès à un entrepôt dans lequel est stocké la pomme de terre GM Amflora de BASF. ©Greenpeace/Aslund (Archives)

La pomme de terre provient d’une variété utilisée par l’industrie alimentaire pour la fabrication … de frites. Elle a été génétiquement modifiée pour résister au mildiou, un parasite dévastateur pour les cultures de pomme de terre qui fut notamment l’une des causes de la grande famine irlandaise au XIXe siècle.

Le mildiou est un enjeu important pour les agriculteurs… Mais ce type de solution est une vision à court terme du problème, qui crée de nouveaux risques et augmente la dépendance des agriculteurs aux multinationales. Sans oublier que les risques de dissémination et de contamination des pommes de terre traditionnelles et bio sont bien réels. Les OGM ne sont pas une réponse adaptée, c’est en mettant en place des moyens durables, comme la rotation des cultures, que des solutions de long terme seront trouvées.

Les enquêtes d’opinion montrent qu’une majorité des européens est opposées aux aliments génétiquement modifiés. De plus, un sondage mené en 2010 par Greenpeace, en Allemagne, montre que les producteurs de frites n’ont pas l’intention d’utiliser des pommes de terre OGM.

BASF a déjà fait sensation en 2010, lorsque sa pomme de terre génétiquement modifiée résistant aux antibiotiques, Amflora, avait été autorisée, devenant la première plante génétiquement modifiée autorisée pour la culture dans l’Union européenne en 12 ans. L’année dernière, BASF a causé la contamination illégale d’un champ suédois avec une pomme de terre génétiquement modifiée non autorisée. L’entreprise a alors blâmé une « erreur humaine ».

La transgénèse est une technique nouvelle et imprécise, qui produit régulièrement des résultats inattendus. Des études à long terme étudiant les potentiels impacts sur la santé humaine et l’environnement font aujourd’hui encore cruellement défaut.