Suite aux révélations récentes faites par l’hebdomadaire français « Le Journal du Dimanche », à propos d’une opération d’infiltration qu’Areva aurait pu commanditer à son encontre, Greenpeace va déposer une plainte contre X auprès du Procureur de la République de Paris, concernant des faits d’intrusion frauduleuse dans un système informatique et de complicité et recel d’informations à caractère secret ou personnel.


Cette affaire n’est pas sans rappeler celle d’EDF qui avait été condamné en 2011. ©Greenpeace/Gleizes (Archives)

On apprenait fin décembre qu’Anne Lauvergeon, ancienne présidente d’Areva, et son mari avait été victime d’écoutes téléphoniques illégales et avait également porté plainte. Les soupçons étaient dirigés contre l’entreprise Areva qui aurait mandaté l’agence d’intelligence économique genevoise ALP Service. Le Journal du Dimanche révélait que cette agence aurait dans le cadre du même mandat, réalisé une enquête concernant Greenpeace et deux autres ONG. Ce qui rappelle fortement l’affaire d’espionnage pour laquelle EDF avait été condamné en novembre 2011.

« Nous apprenons cette affaire par voie de presse et souhaitons que toute la lumière soit faite sur cette possible opération d’espionnage”, déclare Adélaïde Colin, porte-parole de Greenpeace France. “Nous portons donc plainte, et nous demandons au Parquet de Paris de nous permettre d’accéder aux documents susceptibles de contenir des informations concernant Greenpeace. »

S’il apparaît qu’Areva, ou une société d’intelligence économique suisse – de sa propre initiative ou non, mais pour le compte de cette dernière – a décidé d’espionner Greenpeace, ce serait une nouvelle atteinte intolérable aux principes fondamentaux qui fondent la démocratie française de la part de sociétés qui se prétendent transparentes.

« Que des entreprises publiques, qui ont pignon sur rue et sont présentées comme les fleurons de l’industrie française, puissent se livrer à ce type de pratiques illégales est indigne » reprend Adélaïde Colin. « Greenpeace est un contre-pouvoir indépendant. Nous touchons juste, nous dérangeons. Nous prouvons que le nucléaire est dangereux, nous alertons et informons le public, nous affirmons que des solutions existent et que la seule façon de se protéger efficacement est de sortir du nucléaire. Commanditer des opérations d’espionnage illégales à l’encontre de Greenpeace, est-ce là la seule réponse que les majors de l’industrie nucléaire ont à apporter aux questions que nous soulevons? »