Le mardi 31 janvier dernier, la Cour des comptes française a publié un rapport intitulé « Les coûts de la filière électronucléaire » dont le but consiste à rassembler toutes les données disponibles sur les coûts, passés, présents et futurs de la filière nucléaire, qui produit 80% de l’électricité française. Un total de 228 milliards d’euros a été investi depuis 1950. Les conclusions du rapport sont accablantes. « À travers l’absence de décision d’investissement, une décision implicite a été prise qui engage déjà la France: soit à faire durer ses centrales au-delà de 40 ans, soit à faire évoluer (…) rapidement le mix énergétique », peut-on y lire. En d’autres termes, les gouvernements successifs de la cinquième république n’ont pas osé mettre le débat énergétique à leur agenda, laissant la prise de décision à des technocrates. Le parlement et la population n’ont jamais eu leur mot à dire. Dans un pays démocratique et pour des questions aussi sensibles que l’approvisionnement en énergie et la sécurité nucléaire, une telle situation est un véritable scandale. « Par leur inaction, en laissant ces questions aux mains des technocrates au lieu de les soumettre au débat démocratique, les gouvernements successifs rendent quasi irréversible le prolongement de la durée de vie des centrales au-delà de 40 ans. Et ce quel que soit le coût financier et les risques pour les populations et au mépris le plus total du rôle de l’Autorités de Sureté Nucléaire (ASN), seule instance habilitée à autoriser ou non le prolongement de la durée de vie d’une centrale », commente Sophia Majnoni, en charge de la campagne Nucléaire chez Greenpeace France. Le prolongement de l’exploitation de centrales vieillissantes comme celles du Bugey ou de Fessenheim font également courir un risque à la Suisse et aux autres pays voisins de la France.

Le mardi 31 janvier dernier, la Cour des comptes française a publié un rapport intitulé « Les coûts de la filière électronucléaire » dont le but consiste à rassembler toutes les données disponibles sur les coûts, passés, présents et futurs de la filière nucléaire, qui produit 80% de l’électricité française. Un total de 228 milliards d’euros a été investi depuis 1950.

Les conclusions du rapport sont accablantes. « À travers l’absence de décision d’investissement, une décision implicite a été prise qui engage déjà la France: soit à faire durer ses centrales au-delà de 40 ans, soit à faire évoluer (…) rapidement le mix énergétique », peut-on y lire. En d’autres termes, les gouvernements successifs de la cinquième république n’ont pas osé mettre le débat énergétique à leur agenda, laissant la prise de décision à des technocrates. Le parlement et la population n’ont jamais eu leur mot à dire. Dans un pays démocratique et pour des questions aussi sensibles que l’approvisionnement en énergie et la sécurité nucléaire, une telle situation est un véritable scandale.

« Par leur inaction, en laissant ces questions aux mains des technocrates au lieu de les soumettre au débat démocratique, les gouvernements successifs rendent quasi irréversible le prolongement de la durée de vie des centrales au-delà de 40 ans. Et ce quel que soit le coût financier et les risques pour les populations et au mépris le plus total du rôle de l’Autorités de Sureté Nucléaire (ASN), seule instance habilitée à autoriser ou non le prolongement de la durée de vie d’une centrale », commente Sophia Majnoni, en charge de la campagne Nucléaire chez Greenpeace France. Le prolongement de l’exploitation de centrales vieillissantes comme celles du Bugey ou de Fessenheim font également courir un risque à la Suisse et aux autres pays voisins de la France.

Le rapport souligne également les incertitudes liées aux coûts du démantèlement des centrales. La Cour les estime très sous-évaluées et envisage une augmentation de 50 à 100%. « Là aussi, il y a toutes les chances que l’aléa soit bien supérieur, note Sophia Majnoni. Aujourd’hui, le coût du démantèlement provisionné s’élève à 18 milliards d’euros, soit 320 millions en moyenne par réacteur. Or rien que pour Superphénix, dont le démantèlement est loin d’être achevé, la facture s’élève déjà à plus de 2 milliards! »

La Cour estime enfin que les évaluations financières réalisées pour les différents scénarios d’accident en France sont également insuffisantes. L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire table sur 70 milliards d’euros pour un accident modéré sur un réacteur, et oscille entre 600 et 1’000 milliards pour des catastrophes comme Tchernobyl ou Fukushima. Or aujourd’hui, les exploitants nucléaires français assurent leurs installations pour 91 millions d’euros seulement. En matière de sécurité, les investissements auxquels il faudra consentir pour adapter les centrales françaises aux standards post-Fukushima sont également largement sous estimés par la filière. EDF avance le chiffre de 10 milliards d’euros, ce que l’ASN juge « optimiste ».

En plus d’être sale et dangereuse, il apparaît que l’électricité nucléaire soit bien plus couteuse que ce que ses défenseurs veulent bien admettre.

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