Des militants Greenpeace ont mené aujourd’hui une action lors de l’assemblée générale d’Alpiq, qui a lieu ce matin à Lausanne. Avec le slogan «Ni nucléaire, ni fossile – 100% d’énergies renouvelables», ils dénoncent l’orientation stratégique du principal groupe énergétique suisse. Alpiq n’a toujours pas retiré sa demande d’autorisation générale pour la construction d’une nouvelle centrale nucléaire. Elle poursuit une stratégie d’investissement dans des projets de centrales thermiques en Suisse et à l’étranger, tout en ignorant sa responsabilité de s’appuyer sur les énergies renouvelables et l’efficience énergétique pour la production d’électricité.


L’assemblée générale d’Alpiq, se déroule aujourd’hui au Palais Beaulieu à Lausanne. ©Greenpeace/Rezo/Fred Merz

L’assemblée générale d’Alpiq, se déroule aujourd’hui au Palais Beaulieu à Lausanne. Afin d’attirer l’attention des actionnaires présents ce matin, 50 militants Greenpeace ont déversé du charbon ainsi que des fûts marqués du sigle nucléaire, représentant les déchets radioactifs produits tout au long de la chaîne de production du combustible nucléaire, devant l’entrés du Palais Beaulieu. Des grimpeurs ont également réussi à déployer une large bannière sur la façade du bâtiment avec un slogan résumant les revendications de Greenpeace: «Ni nucléaire, ni fossile – 100% d’énergies renouvelables!». Les deux tiers de l’électricité produite par Alpiq, proviennent du nucléaire et de centrales thermiques fonctionnant au gaz ou au charbon.

Une grande partie de l’uranium utilisé dans la centrale de Gösgen, dont Alpiq est l’actionnaire principal, provient de l’usine de retraitement de Mayak, en Russie. La région de Mayak est contaminée par la radioactivité. Des effluents radioactifs continuent de polluer les eaux de la Tetcha, la principale rivière de la région. Des prélèvements effectués durant l’année écoulée à plus de 75 kilomètres en aval de l’usine de Mayak révèlent la présence de Strontium à une concentration dépassant systématiquement les valeurs limites légales. «Les exploitants de Mayak sont coupables de crimes environnementaux», déclare Florian Kasser, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace Suisse. «Alpiq, en continuant à s’approvisionner à Mayak, porte une part de la responsabilité pour la pollution radioactive à Mayak et met en danger la santé de la population locale. L’approvisionnement en combustible venu de Russie doit cesser!»

Parallèlement, l’entreprise semble vouloir maintenir sa production d’électricité à partir d’agents énergétique fossiles, tels que le gaz et le charbon. Alpiq maintient son intention d’investir dans différents projets de centrales à charbon, notamment celles de Brunsbüttel en Allemagne et celle de Saline Joniche en Italie à travers sa participation au capital de Repower. À elles seules, ces deux centrales émettraient l’équivalent de 40% des émissions de CO2 de la Suisse. L’entreprise doit aujourd’hui renoncer à investir dans des nouveaux projets de centrales thermiques et se retirer des projets dans lesquels elle a une participation.

Greenpeace exige d’Alpiq qu’elle retire sa demande d’autorisation pour la construction d’une nouvelle centrale nucléaire en Suisse, qu’elle stoppe son approvisionnement en combustibles de Mayak et qu’elle cesse ses investissement dans les énergies fossiles. «Le temps est venu pour Alpiq d’abandonner les énergies sales et de s’appuyer uniquement sur les énergies renouvelables pour approvisionner la Suisse en électricité.» exige Florian Kasser.

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