C’était il y a 26 ans. Un quart de siècle après, les effroyables conséquences du cataclysme de Tchernobyl se font toujours sentir. La « bataille de Tchernobyl » a débuté le 26 avril 1986, à 01h24, avec l’explosion du réacteur n°4 de la centrale Lénine en Ukraine… et elle se poursuit encore aujourd’hui, avec le début de la construction du nouveau sarcophage.


©Greenpeace/Grarup

Le sarcophage doit venir se poser sur la chape de béton qui avait recouvert les restes du quatrième réacteur de la centrale. Posée en urgence peu de temps après l’explosion du réacteur, cette chape aujourd’hui fissurée ne permet plus d’exclure toute fuite radioactive. Un nouveau sarcophage, une arche gigantesque de 108 mètres de haut et de 20’000 tonnes, va donc être posé autour de la centrale. Réalisé par un consortium formé des sociétés françaises Bouygues et Vinci. D’ici à juin 2013, 23’000 tonnes de structures en acier et en aluminium, un projet pharaonique.

Cette journée est aussi l’occasion de rappeler le scandale qui perdure sur la minimisation des conséquences de cette catastrophe nucléaire. En janvier 2010, l’Académie des sciences de New York (NYAS) a publié le recueil le plus complet de données scientifiques à ce jour sur les dommages sur l’environnement et les habitants: « Chernobyl: Consequences of the Catastrophe for People and the Environment ».

Les auteurs estiment que les émissions radioactives du réacteur en feu ont atteint 10 milliards de curies, soit deux cents fois les retombées des bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki; que le nombre de décès à travers le monde attribuables aux retombées de l’accident, entre 1986 et 2004, est de 985’000. Des 830’000 liquidateurs intervenus sur le site après les faits, plus de 110’000 sont morts.

Ce terrible anniversaire remet également la catastrophe de Fukushima dans les esprits. Fukushima où la situation n’est pas réglée… L’eau contaminée en radioactivité reste un énorme problème pour Tepco: Le stockage de l’eau radioactive – 98’000 à 120’000 tonnes selon les estimations – dans de véritables champs de cuves provisoires réparties autour de la centrale ne pourra pas s’étendre indéfiniment…

De surcroit, la situation des coeurs des réacteurs reste à ce jour très préoccupante et la piscine où se trouve le combustible usagé du réacteur n°4 de la centrale reste une grave source d’inquiétudes, le scénario du pire compilé par le gouvernement japonais a même supposé la possibilité d’un effondrement de la piscine du réacteur 4. Selon ce scénario, les piscines de combustible des autres réacteurs s’effondreraient alors.

L’état de la centrale de Fukushima ne sera maîtrisé, selon l’exploitant, Tepco, que d’ici une dizaine d’années, quand les combustibles usagers auront été retirés des piscines d’entreposages et le corium extrait des enceintes de confinement. Un démantèlement total de la centrale prendra lui, entre 30 et 40 ans…