C’est avec une équipe hétéroclite à son bord que l’Arctic Sunrise a démarré, le 29 juin dernier, son expédition vers les glaces de l’Arctique. Ou ce qu’il en reste. L’Arctic Sunrise est bien le seul navire de Greenpeace capable d’affronter la banquise. Depuis la construction de ce bateau, celle-ci a perdu 75% de son épaisseur.
La première partie de cette expédition sert avant tout à montrer que l’Arctique appartient à l’humanité toute entière, et ne peut pas rester le jouet des 5 nations qui en revendiquent la propriété ni d’entreprises pétrolières sans scrupule. A cette fin l’équipage a été composé de personnes issues de tous les continents habités par l’homme.
Parmi eux, on compte deux membres de l’Association mondiale des Guides et des Eclaireuses (AMGE), le plus vaste mouvement bénévole dédié aux filles et aux jeunes femmes dans le monde. L’AMGE a été associée à la campagne de protection de l’Arctique, dont le but est d’obtenir le statut de zone naturelle préservée pour cette région. Le premier million de signatures récolté dans le cadre de cette action sera immergé dans une capsule indestructible à 4 kilomètres sous les glaces du Pôle Nord. L’endroit sera marqué par un drapeau dont le design fait l’objet d’un concours organisé par l’AMGE, auxquels peuvent prendre part des enfants du monde entier.
« Le futur de notre planète est entre les mains des jeunes générations, et plus particulièrement, des filles et des jeunes femmes. Nous sommes persuadés que les femmes doivent être un élément central de toutes les politiques et de tous les programmes de développement dont le but est de garantir la préservation de l’environnement dans le futur », déclare Nadine El Achy, directrice de l’AMGE.
L’Arctic Sunrise compte également à son bord le musicien chinois Hu Haiquan, une superstar dans son pays, ainsi que l’activiste et éditorialiste Fred Lam, de Hong Kong. Greenpeace China a en effet réussi à obtenir le soutien de plusieurs célébrités chinoises dans le cadre de la mobilisation pour la protection de l’Arctique.
L’expédition de l’Arctic Sunrise poursuit également un but scientifique. Sous la direction de Peter Wadhams, une équipe de spécialistes de la modélisation 3D vont pour la première fois essayer de réaliser une cartographie en relief de la banquise. Pour ce faire, ils auront recours à un petit engin sous-marin téléguidé. Les données récoltées permettront de mieux comprendre la structure de la banquise et à quel rythme elle disparaît.
Pendant ce temps, les navires de Shell abordent la dernière partie de leur expédition vers Dutch Harbour en Alaska, où la compagnie pétrolière entamera bientôt des forages de prospection. Une expédition insensée lorsque l’on sait que la disparition de la banquise – dont l’industrie pétrolière souhaite profiter pour trouver de nouvelles sources d’hydrocarbures – est due au réchauffement climatique induit par le recours généralisé à ces énergies sales. Un cercle vicieux dont l’humanité doit sortir au plus vite. La disparition de la banquise n’est que le premier signe visible des conséquences dévastatrices que le changement climatique aura partout sur la planète.
Campagne « Protégeons l’Arctique » Pétition « Protégeons l’Arctique »