Dans le cadre des stress tests réclamés par l’Union européenne (UE), l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) s’est engagée à organiser des audiences publiques sur les questions de sécurité. Dans son esprit, une audience d’une demi-journée devrait ainsi permettre de dissiper toutes les craintes. Greenpeace considère que c’est absolument insuffisant.


Cheffe du DETEC Doris Leuthard avec Kaspar Schuler, Directeur de la campagne Climat & Energie

Florian Kasser, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace Suisse, considère que « cette audience révèle une fois de plus l’ampleur des problèmes de sécurité de notre industrie nucléaire et de structure chez ceux qui sont censés la surveiller; il ne peut y avoir de discussion sérieuse dans un tel cadre ».

Les pratiques des autorités chargées de la surveillance et de la sécurité nucléaire n’ont guère changé depuis Fukushima. Si ce n’est que la liste des manquements des centrales nucléaires suisse a été complétée avec quelques vieux problèmes qu’on ne voulait pas voir jusqu’ici. Mais on continue de respecter le mauvais principe selon lequel les centrales nucléaires continuent de fonctionner pendant que l’on essaie d’élaborer des concepts de suppression des manquements. Greenpeace pense que la sûreté doit toujours primer sur toute autre considération et qu’il faut déterminer une durée maximale de fonctionnement pour les centrales nucléaires existantes. Il faut arrêter immédiatement les centrales nucléaires de Mühleberg et de Beznau I et II; quarante ans de fonctionnement c’est assez.

Au vu des pratiques de l’IFSN et en prévision de cette audience publique, les organisations membres de l’alliance « Non au nucléaire » revendiquent que l’IFSN, le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) et le Parlement fédéral veillent à ce que la Suisse soit épargnée par une catastrophe telle que celle qui a eu lieu au Japon. Elles exigent des prescriptions légales plus contraignantes, la prise en compte de l’opinion d’institutions tierces en matière de sécurité, l’extension de la Commission fédérale de la sécurité nucléaire (CSN) et une nouvelle culture de la sécurité à l’IFSN.