La 18e Conférence sur les changements climatiques de l’ONU a commencé aujourd’hui à Doha. Durant deux semaines, les chefs d’État et les gouvernements débattront une fois de plus sur la meilleure façon de maîtriser les changements climatiques. Greenpeace exige que le Protocole de Kyoto soit prolongé de 5 ans (jusqu’en 2017) et que les droits d’émissions de tous les Etats qui n’ont pas encore été utilisés soient annulés.


Il est temps que les États cessent de jouer avec le climat. ©Greenpeace/Robinson

Cela fait longtemps que les changements climatiques ne sont plus une menace potentielle à venir, mais une réalité quotidienne. Cet été, les sécheresses ont été exceptionnellement graves aux Etats-Unis et dans le Sahel. La mousson a été extrême en Assam, dans le Nord-Est de l’Inde, ainsi que les inondations à Pékin, à Manille et en Grande-Bretagne. Il est clair que seul un changement de cap drastique de tous les Etats en matière de politique climatique permettra de limiter à 2°C l’augmentation moyenne de la température de l’atmosphère terrestre. C’est aussi ce qui ressort des rapports publiés récemment par l’ONU The Emissions Gap Report 2012 et la Banque mondiale Turn Down the Heat.

L’Union européenne (UE) et la Suisse ont une responsabilité particulière. Après la Chine et les USA, l’UE est le 3e émetteur de CO2 nocif pour le climat. La Suisse émet même encore plus de CO2 par habitant que l’UE. Ainsi elle devrait avoir une attitude exemplaire lors de ces négociations, car c’est un État d’un haut niveau de technologie respecté au niveau international.

Greenpeace attend de la Suisse qu’elle s’engage à une réduction de ses émissions de 40% d’ici à 2020 et de l’UE qu’elle réduise les siennes de 30% (par rapport à 1990). Ce sommet sur le climat doit prolonger jusqu’en 2017 la durée de validité du Protocole de Kyoto qui échoit à la fin 2012. Des certificats d’émissions inutilisés de la 1ère période d’engagement de 2008-2012 du Protocole de Kyoto se montant à environ 13 milliards de tonnes de CO2 sont encore en circulation. Cela correspond à environ 40% des émissions annuelles de gaz à effet de serre. Ces certificats ne doivent en aucun cas être repris dans la 2e période d’engagement, car cela affaiblirait massivement le Protocole de Kyoto.

Le soutien financier aux pays en développement et émergents constitue une autre pierre d’achoppement. Ils doivent avoir la possibilité de construire un approvisionnement énergétique sans charbon ni pétrole, sans déforestation en s’équipant contre les effets des changements climatiques. Mais le Fonds verts de l’ONU pour le climat est toujours vide. Greenpeace exige qu’à partir de 2013-2015 les pays riches versent USD 60 milliards chaque année. Il faut en outre planifier le financement d’ici à 2020 des USD 100 milliards convenus lors de négociations précédentes. La Suisse, l’UE et les autres pays industrialisés importants doivent faire des promesses de financement claires et fiables.

Une protection efficace du climat signifie avant tout de protéger aussi les forêts tropicales restantes. Environ 20% des émissions planétaires de CO2 proviennent de la destruction des forêts. A Doha, les gouvernements doivent trouver une façon réaliste et réalisable pour que la protection des forêts devienne une réalité dans les pays en développement.