Greenpeace Suisse et l’Association Trinationale de Protection Nucléaire (ATPN) ont déposé des plaintes contre les centrales nucléaires de Gösgen-Däniken AG (KKG) et de Leibstadt AG (KKL) auprès du Parquet fédéral. Il est reproché aux exploitants de ces centrales de se livrer à des manipulations comptables afin de réduire artificiellement leurs frais, mais aussi de ne pas prévoir suffisamment d’argent pour la gestion des déchets radioactifs, une facture de plusieurs milliards de francs suisses qui risque d’être payée par la population.

Les déchets radioactifs, héritage empoisonné du nucléaireGreenpeace Suisse et l’Association Trinationale de Protection Nucléaire (ATPN) ont déposé des plaintes contre les centrales nucléaires de Gösgen-Däniken AG (KKG) et de Leibstadt AG (KKL) auprès du Parquet fédéral. Il est reproché aux exploitants de ces centrales de se livrer à des manipulations comptables afin de réduire artificiellement leurs frais, mais aussi de ne pas prévoir suffisamment d’argent pour la gestion des déchets radioactifs, une facture de plusieurs milliards de francs suisses qui risque d’être payée par la population.

Il s’agit avant tout de lancer un signal d’alarme. Le fait que les entreprises exploitant les 4 centrales nucléaires de Suisse sont principalement en main publiques, rend ce dossier également hautement politique. Les acteurs publics impliqués, principalement des villes et des cantons, ont malheureusement laissé les rênes des entreprises exploitant les centrales à des technocrates du nucléaire. Si les exploitants des centrales ne prévoient pas suffisamment d’argent pour la gestion des déchets radioactifs, on s’achemine tout droit vers un naufrage des finances publiques.

Le Conseil fédéral doit donc rapidement reprendre le contrôle de la situation. La gestion financière des centrales nucléaires doit être révisée. Les fonds alloués à la gestion des déchets nucléaires doivent être fortement revu à la hausse. La pression financière est le poison du nucléaire. Si l’argent vient à manquer, la tentation est grande de prolonger la durée de vie des réacteurs au dépens de la sécurité. C’est déjà le cas avec la centrale de Mühleberg : Craignant les conséquences financières, le gouvernement bernois n’ose pas mettre un terme définitif à l’exploitation de cette centrale, malgré le fait qu’elle ne remplisse pas les critères actuels en matière de sécurité.

Avec cette plainte, le mythe d’un courant nucléaire bon marché prend un coup de plus. Si le politique continue de se laisser séduire par le chant des sirènes du lobby pro nucléaire, il laissera une facture très salée en héritage à la population. Une évaluation équitable et complète des coûts faciliterait la gestion des déchets, soulagerait les caisses publiques et permettrait une discussion objective sur le prix à payer pour la transition énergétique.

Florian Kasser est responsable de campagne Climat & Energie de Greenpeace Suisse

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