Les réponses à la procédure de consultation lancée par le Conseil fédéral autour de la Stratégie énergétique 2050 se succèdent ces derniers jours. Les organisations environnementales réunies dans l’Alliance-Environnement présentent leurs conclusions aujourd’hui lors d’une conférence de presse.

Le solaire doit devenir un des piliers de la transition énergétiqueLes réponses à la procédure de consultation lancée par le Conseil fédéral autour de la Stratégie énergétique 2050 se succèdent ces derniers jours. Les organisations environnementales réunies dans l’Alliance-Environnement présentent leurs conclusions aujourd’hui lors d’une conférence de presse.

Le premier point à relever est que cette stratégie présente une vision d’avenir bien plus séduisante que ce que l’on aurait pu attendre d’un tel texte, il y a encore deux ans. Le désastre de Fukushima aura au moins aidé à réveiller les consciences. La stratégie du Conseil fédéral opère un virage à 180° par rapport à l’attachement obsessionnel au nucléaire et au dénigrement systématique des énergies renouvelables qui avaient cours auparavant. Greenpeace et les organisations de défense de l’environnement saluent cette évolution.

Mais on peut se demander comment sera concrètement réalisé ce changement de paradigme. Car le contenu de la stratégie du Conseil fédéral nous obligera à rester vigilants dans les mois à venir sur bien des aspects. Le point qui nous préoccupe le plus est l’absence de disposition pour la fin de vie des cinq réacteurs en service. Cela pose d’abord un problème de sécurité, trois de ces installations ayant déjà atteint la fin de leur durée de vie technique. Chaque jour supplémentaire augmente le risque de défaillances et d’accident. Même sans incident grave, un arrêt inopiné et définitif d’un réacteur pour des raisons de sécurité poserait des problèmes importants, à moins que la Suisse se donne rapidement les moyens de se passer du nucléaire. De plus, un calendrier clair pour l’arrêt des centrales permettrait à tous les acteurs de la politique énergétique (parlement, exploitants, cantons propriétaires, etc.) de planifier les années à venir.

La stratégie du Conseil fédéral envisage aussi le recours au gaz naturel pour la production de courant. Il nous faut aujourd’hui lutter pour que la sortie du nucléaire ne débouche pas sur une sortie de la protection du climat. Ce point a une importance particulière en Suisse romande, où dans les cantons de Neuchâtel et du Valais des promoteurs tentent de profiter de la sortie du nucléaire pour convaincre la population et les politiques d’investir dans la construction de centrales à gaz. Nous nous y opposerons fermement.

Enfin, Greenpeace et les organisations environnementales refusent de voir la sortie du nucléaire justifier un bradage des ressources naturelles et des paysages. Les objectifs fixés pour l’énergie hydraulique et l’affaiblissement des dispositions de protection de l’environnement sont inacceptables. L’accent doit être mis de manière beaucoup plus claire sur le développement de l’énergie solaire.

Avec cette stratégie le Conseil fédéral oriente enfin le pays dans la bonne direction. Mais les mesures proposées devront être étoffées de façon à ce que la Suisse puisse avoir l’avenir énergétique propre, sûr et efficace qu’elle mérite.

Communiqué de presse de l’Alliance-Environnement

Mathias Schlegel est porte-parole de la campagne Climat & Energie de Greenpeace Suisse

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