L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) a le devoir de contrôler la qualité et la mise en œuvre des mesures de sécurité de l’industrie nucléaire. Le verdict rendu aujourd’hui par le Tribunal administratif fédéral (TAF) démontre une fois de plus le laxisme de l’autorité de surveillance. 

L’IFSN ne doit pas se permettre de négligences !L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) a le devoir de contrôler la qualité et la mise en œuvre des mesures de sécurité de l’industrie nucléaire. Le verdict rendu aujourd’hui par le Tribunal administratif fédéral (TAF) démontre une fois de plus le laxisme de l’autorité de surveillance. 

L’IFSN refusait jusque là d’entrer en matière sur une demande de deux habitant des zones de protection 1 et 2 de rendre une décision officielle sur des éléments concernant la sécurité de la centrale de Mühleberg. La décision du TAF permet désormais à ces riverains de recourir contre une position de l’IFSN et de mettre en cause la qualité de son expertise en matière de sécurité nucléaire liée aux risques d’inondations. L’IFSN doit dorénavant expliquer comment des pompes mobiles installées sur le site de Mühleberg suffisent pour assurer le refroidissement du réacteur en cas de catastrophe, alors que cette méthode ne correspond pas aux standards internationaux en matière de sécurité. 

Cette décision remet en question la qualité du travail de l’IFSN, qui préfère user de moyens juridiquement contestables pour ne pas avoir à entrer en matière sur des questions fondamentales de sécurité. L’IFSN examine désormais la suite de la démarche et un éventuel recours au Tribunal fédéral.Mais ce serait un très mauvais signal. Il faut dorénavant qu’elle apporte sa réponse par rapport au problème de sécurité soulevé dans ce dossier plutôt que de continuer à vouloir gagner du temps. Si elle ne le fait pas, elle donnera l’impression de manquer d’arguments factuels sur cette question. 

Le fait que l’IFSN a publié sa réaction bien avant la publication du verdict du TAF n’est pas anodin. Ce faisant elle démontre que le soin qu’elle apporte à son image est plus grand que celui qu’elle apporte à la qualité de son travail de surveillance. Cela peut paraître accessoire, mais en ce qui concerne l’industrie nucléaire le diable est souvent dans les détails.

Florian Kasser est responsable de campagne Climat & Energie de Greenpeace Suisse

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