Le Conseil de l’Arctique s’est réuni le 15 mai à Kiruna (Suède). Ont participé à cette réunion les membres permanents de cette organisation intergouvernementale des Etats riverains de l’Arctique: Canada, Danemark, Etats-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Russie et Suède ; et des représentant-e-s des peuples autochtones ainsi que de six Etats observateurs. Ce rendez-vous était important parce qu’il a rassemblé ceux qui décident de l’avenir de l’Arctique. Et parce que cette année c’est le Canada qui assure la présidence tournante de ce conseil et que son parti pris en faveur de l’industrie pétrolière ne présage rien de bon.


Le Conseil de l’Arctique a pour mission d’assurer la protection de l’environnement et le développement durable de cette région fragile. ©Greenpeace/Aslund

 Un premier événement a déjà eu lieu la veille de la réunion du Conseil; la prise de parole des peuples autochtones contre les forages pétroliers dans l’océan Arctique. Environ 80 délégués originaires de sept pays de l’Arctique se sont réunis à Kiruna pour assister à la conférence intitulée « The Peoples’ Arctic: Unified for a Better Tomorrow » (L’Arctique des peuples: unis pour un avenir meilleur). Organisée pour la 2e fois par Greenpeace et le Comité de sauvegarde du fleuve Pechora, elle avait pour but de tisser des liens entre les communautés autochtones de l’Arctique et les organisations environnementales.

A l’issue de cette 2e conférence, la Déclaration conjointe de solidarité autochtone pour la protection de l’Arctique compte 15 nouveaux signataires individuels et institutionnels, dont le Conseil arctique de l’Athabaska, les Premières nations Déné, l’Assemblée des Premières nations des Territoires du Nord-Ouest, le Conseil jeunesse du Parlement Saami de Suède, l’organisation écologiste groenlandaise Avataq, le Secrétariat des peuples autochtones et le maire d’une ville de l’Alaska. Mais malgré ces appels des peuples autochtones et des alertes de la communauté scientifique sur le sujet, le Conseil arctique s’est achevé sans décision contraignante pour freiner la course à l’or noir dans cette région.

Au moment où le Canada a pris la présidence du Conseil de l’Arctique, Greenpeace s’est adressée directement aux délégués de la réunion ministérielle, pour inciter le gouvernement canadien à placer les intérêts de l’humanité et de l’environnement au-dessus de ceux des compagnies pétrolières. Le Conseil de l’Arctique a pour mission d’assurer la protection de l’environnement et le développement durable de cette région fragile; or le gouvernement Harper affirme vouloir utiliser cette organisation pour promouvoir les intérêts de l’industrie.

Greenpeace pense que le Canada doit utiliser ses deux ans de présidence pour inciter le Conseil de l’Arctique à atteindre des objectifs concrets au nom de l’Arctique et de ses habitants:
– interdire les forages pétroliers dans l’Arctique, compte tenu de l’impossibilité d’y empêcher et d’y nettoyer une marée noire;
– prendre des mesures concrètes et rapides afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre des États de l’Arctique;
– favoriser la création de réserves marines, ainsi que l’établissement d’un sanctuaire mondial dans l’océan Arctique central afin d’en protéger la biodiversité;
– minimiser les risques associés à la pêche commerciale;
– assurer une plus grande transparence et représentativité du Conseil de l’Arctique.

Samedi 20 avril, plus de 17’000 personnes se sont réunies dans 278 villes de 35 pays sur toute la planète pour former des banderoles humaines. Leur message était clair: « I ♥ Arctic ».
De Buenos Aires à Bangkok, de Kiruna à Johannesburg, elles ont exigé que les responsables politiques prennent leurs responsabilités et adoptent enfin des mesures pour protéger l’environnement fragile qu’est l’Arctique. Ces photos, nous les avons délivrées aux délégués représentants du Conseil de l’Arctique sous la forme d’un livre déposé dans leur hôtel. (Feuilletez le livre en ligne)

Greenpeace demande aux gouvernements d’établir un sanctuaire marin autour du pôle Nord, c’est-à-dire une zone légalement protégée de toute forme d’activité industrielle de grande ampleur y compris les forages pétroliers et la pêche commerciale. Plus de trois millions de personnes sur toute la planète ont d’ores et déjà appuyé cette initiative en signant la pétition « Sauvons l’Arctique » de Greenpeace.

Greenpeace s’engage pour le respect des droits des Premières nations et l’application de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones dans toutes les étapes de développement d’une société plus juste et plus durable. Greenpeace reconnaît le droit des peuples autochtones à se réunir sur leurs territoires ancestraux pour y pratiquer des activités économiques traditionnelles telles que la pêche, la trappe et la chasse.