Le Conseil de bonne gestion forestière (Forest Stewardship Council, FSC) est un organisme de certification de bois; il a décidé de se dissocier de la multinationale Danzer Group suite à une plainte de Greenpeace contre cette entreprise forestière. Greenpeace dénonce l’implication de l’une des filiales de Danzer dans des violations des droits de la personne au Congo-Kinshasa (République Démocratique du Congo, RDC). Cette décision signifie que Danzer perd sa certification FSC partout dans le monde.


Action Greenpeace dans le port de Caen ©Greenpeace/Chauveau (Archives)

 Nous avions enquêté sur ces faits et les avions relayés en 2011 dans le dossier: « Futur volé par l’exploitation forestière en République démocratique du Congo« . Cette décision du FSC intervient 18 mois après le dépôt de la plainte de Greenpeace; elle démontre que le label refuse d’entacher sa réputation en étant associé au Groupe Danzer qui couvre des violations des droits de la personne.

Les entreprises certifiées par le FSC doivent respecter un certain nombre de critères tout au long de leur chaîne de production. D’après ces critères, s’ils étaient correctement appliqués, le certificat FSC serait retiré aux compagnies forestières contribuant à la déforestation, impliquées dans des violations des droits de la personne ou dans la destruction de zones à haute valeur de conservation.

Cette décision démontre également que le FSC a urgemment besoin de mettre en place des garanties pour ses certifications dans les zones où règne un niveau élevé de corruption et où la bonne gouvernance, l’application des lois et la présence d’une société civile organisée font défaut. La fréquence de ce type de conflits dans un pays forestier comme la RDC invite à la prudence quant à la délivrance de certificats FSC. Les conditions de contrôle que l’on y rencontre ne s’amélioreront probablement pas avant de nombreuses années, tandis que des violations, tant des droits de l’homme que de la législation forestière, y sont régulièrement déplorées.

Quant à Danzer, la perte de sa certification ne doit pas suffire. La société doit être tenue pour responsable des agissements de sa filiale par le passé. Nous annoncions ainsi récemment que l’ONG Global Witness et le Centre Européen pour les Droits constitutionnels et humains (European Center for Constitutional and Human Rights, ECCHR) ont déposé une plainte auprès du parquet de  Tübingen (Allemagne) contre un responsable de Danzer.

Cette nouvelle plainte et la bonne décision prise par le FSC – suite aux campagnes de Greenpeace et de nombreuses ONG congolaises – indiquent le début de la fin de la prétendue toute-puissance des groupes forestiers qui se croient tout permis et restent impunis dans des pays comme la République Démocratique du Congo.