Passage du Nord-Est, le 26 août 2013 – Ce matin, les garde-côtes russes ont entamé une inspection obligatoire de l’Arctic Sunrise, le bateau Greenpeace qui manifeste pacifiquement dans l’Océan glacial arctique. Greenpeace est entrée dans le passage du Nord-Est le samedi 24 août 2013 en défiant la Russie qui interdit l’accès de cette région au brise-glace écologiste.


Le Ministère néerlandais des Affaires étrangères confirme que le droit de Greenpeace de manifester de façon pacifique est incontestable. ©Greenpeace/Rose (Archives)

Mercredi, Greenpeace International a révélé que le gouvernement russe a refusé que l’Arctic Sunrise s’engage dans le Passage du Nord-Est, malgré que le bateau remplisse toutes les conditions pour le faire. Greenpeace International a déclaré que ce refus est une claire tentative du gouvernement russe d’étouffer la critique à l’encontre de l’industrie pétrolière. C’est samedi matin 24 août 2013, que l’Arctic Sunrise s’est engagé dans le Passage du Nord-Est.

Quatre membres des garde-côtes russes sont montés à bord du bateau sans autorisation après le lancement par Greenpeace de canots gonflables équipés de banderoles portant l’inscription « Save the Arctic » à proximité du Geolog Dmitry Nalivkin, un navire de prospection pétrolière. Ce navire fait actuellement partie d’une coentreprise entre Rosneft, le groupe pétrolier de l’Etat russe, et ExxonMobil, le géant pétrolier étasunien (1).

« Nous sommes ici de la part de trois millions et demi de personnes qui veulent savoir la vérité sur les irresponsables forages pétroliers dans l’Arctique, mais les autorités russes cherchent à nous bloquer à tout prix. Nous protestons de façon parfaitement sûre et pacifique, alors que la prospection pétrolière menace la vie sauvage et le fragile environnement arctique » explique Christy Ferguson, chargée de campagne Greenpeace pour l’Arctique à bord de l’Arctic Sunrise.

« Les forages au large devraient être interdits dans l’Arctique, particulièrement dans un sanctuaire retiré destiné à des espèces menacées comme les ours polaires et les narvals et où il serait impossible de nettoyer une marée noire. Nous sommes ici pour dévoiler les activités secrètes des compagnies pétrolières dans l’Arctique russe et ces tentatives d’intimidations ne nous feront pas taire. »

Dimanche 25 août 2013, un porte-parole du Ministère néerlandais des Affaires étrangères a confirmé que « le droit de Greenpeace de manifester pacifiquement est incontestable » et que « selon les données dont les Pays-Bas disposent sur l’Arctic Sunrise, il n’y a aucune raison de douter de son état technique ». Ce matin, les garde-côtes russes ont annoncé la création d’une zone d’exclusion maritime de 4 milles nautiques autour du Geolog Dmitry Nalivkin, empêchant les militants de photographier clairement le navire.

« Nous sommes dans la Mer de Kara pour révéler ce que Rosneft, ExxonMobil et les autorités russes cherchent à cacher à la communauté internationale. Nous surveillons une région d’une grande beauté naturelle d’où les observateurs indépendants sont notoirement absents, » a encore expliqué Christy Ferguson.


NOTES

La Convention des Nations unies sur le droit de la mer limite l’inspection de bateaux étrangers dans la zone économique exclusive à certaines situations spécifiques incluant le soupçon de violations de la réglementation sur la pêche et la pollution. Il n’y a pas de base légale valable à l’inspection de l’Arctic Sunrise.

(1)

Le Geolog Dmitry Nalivkin effectue des prospections sismiques en émettant des sons à basse fréquence depuis des canons à air pour créer des cartes détaillées des fonds marins et localiser les emplacements où forer pour du pétrole. Ce type de prospection constitue un risque significatif pour les baleines et les autres animaux sauvages présents dans la région; c’est la dernière étape avant le passage aux forages proprement dits. Le droit de forer accordé à Rosnet sur Vostochno-Prinovozemelsky-2, exploité conjointement avec ExxonMobil, inclut 4’500 hectares dans le Parc national russe de l’Arctique; c’est une infraction claire au droit environnemental russe.

La Loi fédérale russe sur les régions protégées interdit strictement d’explorer et d’extraire des matières premières dans des zones protégées. La Loi fédérale sur le plateau continental de la Fédération de Russie interdit l’octroi de permis d’explorer et d’exploiter des matières premières si ces activités sont prévues dans les limites de zones protégées du plateau continental.

Auparavant, Greenpeace International avait rempli trois demandes détaillées d’entrée auprès de l’administration du Passage du Nord-Est déclarant clairement ses intentions de manifester de façon pacifique et légitime. Toutes les demandes ont été refusées. Ces refus contreviennent clairement au droit de la mer qui accorde la liberté de naviguer.