Aujourd’hui, 35 militants en costume d’ours polaire envahissaient la raffinerie Shell à Fredericia, au Danemark. Ils protestaient contre les projets de forages pétroliers de la compagnie néerlandaise en Arctique. Entrés sur différentes zones de l’une des six raffineries de l’entreprise en Europe, ils se sont sécurisés au sommet du silo principal et de la plus haute cheminée. Les ours polaires ont déployé une parodie du logo officiel de Shell.


Action à la raffinerie de Shell. ©Greenpeace/Sjölander

« Shell est à la pointe d’une nouvelle ruée au pétrole en Arctique, l’un des écosystèmes les plus vulnérable de la planète. Si nos ours polaires occupent cette raffinerie, c’est pour changer l’image de marque de Shell et dire la vérité sur les projets inquiétants de la compagnie. Les glaces polaires fondent: Shell n’y voit pas un problème. Aveuglée par l’appât du gain, la compagnie souhaite extraire ce pétrole qui est justement à l’origine du réchauffement. Une folie! » déclare Helene Hansen, membre du mouvement Protégeons l’Arctique (SaveTheArctic.org) et présente au sommet du silo de raffinerie.

En 2012 Shell tentait de lancer des forages de prospection en Arctique, au large de l’Alaska. Suite à une série d’incidents, dont une plateforme échouée et un incendie sur un navire, elle a lamentablement dû se retirer de la région, ce qui a fait dire au gouvernement états-unien que Shell faisait des « conneries » (« Shell screwed up »). Entre-temps, la compagnie a signé un accord de coopération avec Gazprom, le producteur d’énergie en possession de l’Etat russe, pour mener des forages au large de la côte septentrionale  de la Russie. Le contexte local est nettement plus permissif sur les questions environnementales, comme le montre l’impunité dont jouissent les compagnies pétrolières en Sibérie, malgré les nombreux déversements de pétrole dont elles sont responsables.

« Nous représentons les 3,7 millions de personnes qui veulent mettre fin aux projets pétroliers de Shell dans les glaces polaires. L’Arctique est le lieu de vie des ours polaires, des narvals, des morses et de quatre millions d’êtres humains qui seraient confrontés aux suites terribles d’une éventuelle marée noire. L’Arctique mérite d’être protégée de ces compagnies sans scrupules », précise Helene Hansen.

« Shell dépense des millions pour son image de marque, mais ne veut pas que le public apprenne la vérité sur ses activités pétrolières en Arctique. Nos militants tout autour de la planète mettent en lumière les dessous problématiques de ses activités. C’est une grande campagne globale qui ne fait que commencer », ajoute Ben Ayliffe, responsable de la campagne Arctique à Greenpeace International.

Le Danemark est l’un des huit membres du Conseil de l’Arctique, une institution décisive pour la région. Ce pays représente aussi le Groenland, qui octroie actuellement des licences sur de grandes étendues auparavant protégées par les glaces.