Protégeons l’Arctique: Greenpeace proteste contre les forages pétroliers de Gazprom en Arctique

L’action se déroule devant l’hôtel où se tient la GEC. ©Greenpeace

« Jusqu’à présent, les projets de forages pétroliers de Gazprom dans l’Arctique ont été caractérisés par des retards, des problèmes de sécurité, des plans de mesures d’urgence obsolètes et une incapacité complète à faire face à tout accident », dénonce Asti Roesle, chargée de la campagne Arctique de Greenpeace Suisse. Les équipements de Gazprom sont dépassés depuis des décennies et en 2011, l’une de ses plateformes a coulé pendant son remorquage vers la Mer d’Okhotsk, tuant 53 membres de l’équipage . « Malgré la prévisibilité d’un accident, Gazprom est incapable de lutter efficacement contre une marée noire dans cette région glaciale; elle devrait renoncer avant qu’il ne soit trop tard », prévient Asti Roesle.

Gazprom – l’un des sponsors du Global Energy Geneva 2013 – compte parmi les plus grosses entreprises actives dans le secteur de l’énergie et elle est l’une des deux seules entreprises autorisées à forer dans l’Arctique russe. Alors qu’en Russie son bilan environnemental est effroyable, elle investit des montants considérables en Europe occidentale dans le but d’améliorer son image et de gagner ainsi des parts de marché. « Gazprom a besoin que des entreprises pétrolières et gazières internationales lui fournissent à la fois du capital et leur savoir-faire. Le problème étant que le dangereux modèle d’affaires de Gazprom expose les entreprises pétrolières internationales et leurs actionnaires – y compris les membres des fonds de pension – à des risques énormes », ajoute Asti Roesle.

Si elle parvient à forer à mi-décembre, la plateforme Prirazlomnaïa de Gazprom deviendrait la première du monde à extraire du pétrole à des fins commerciales au-delà du cercle arctique . Les risques que Gazprom s’apprête à prendre sont stupéfiants; aucun des membres de la direction de Gazprom n’a l’expérience nécessaire pour ce type de forage en haute mer, ni la responsabilité formelle des projets au large . De plus, l’entreprise chargée de la construction de la plateforme a reconnu que celle-ci n’est pas complètement terminée . Malgré cela, Gazprom n’a pas fourni de plan de mesures contre les marées noires pour cette plateforme qui doit opérer dès mi-décembre dans l’un des environnements les plus durs et les plus exigeants d’un point de vue technique.

Alertés sur les plans de forages pétroliers de Gazprom et leurs nombreuses failles, des militants Greenpeace ont protesté pacifiquement près de la plateforme Prirazlomnaya une première fois en 2012, puis le 18 septembre 2013. L’Arctic Sunrise, le brise-glace de Greenpeace, a été saisi par les autorités russes et son équipage arrêté, emprisonné et accusé de graves délits de piraterie et d’hooliganisme. Bien qu’ils aient maintenant tous été libérés sous caution, on ne sait toujours pas quand les non-Russes pourront quitter le pays, ni comment se déroulera la procédure judiciaire.

Greenpeace appelle Gazprom et ses partenaires tel que Shell, ses investisseurs et ses actionnaires d’arrêter de vouloir forer dans l’Arctique pour en extraire le pétrole à haut risque. Les participants de la conférence Global Energy 2013 doivent d’urgence étudier toutes les possibilités permettant de remplacer le charbon, le pétrole et le gaz par des énergies renouvelables pour empêcher les effets catastrophiques et à large échelle du changement climatique.