Wilmar International, le plus grand négociant d’huile de palme du monde – près de 40% de parts de marché du marché mondial – s’est engagé à mettre en place une politique « zéro déforestation ». Cette déclaration fait suite à des années de pression exercée sur le groupe par Greenpeace, d’autres organisations environnementales et de consommateurs.


14.11.2013: Action devant le siège de Wilmar International en Indonésie. ©Greenpeace/Rante

Wilmar s’engage à ne plus aménager de plantations de palmiers à huile au détriment des forêts et de tourbières et à ne plus s’approvisionner auprès de fournisseurs responsables de telles pratiques. D’ici à fin 2015, tous les fournisseurs affiliés à Wilmar devront respecter l’ensemble des dispositions de cette nouvelle politique. C’est une bonne nouvelle, susceptible de changer la donne dans ce secteur. Mais nous resterons vigilants sur sa mise en pratique et son efficacité sur le terrain.

Cette annonce de Wilmar International intervient alors que d’autres géants du secteur de la production d’huile de palme ont déjà pris position, tels que Golden Agri Resources ou les membres du POIG (Palm Oil Innovation Group). Depuis 2005, Wilmar est membre de la RSPO (Table ronde sur l’huile de palme durable). Avec cette nouvelle politique, l’entreprise reconnaît que la certification RSPO ne va pas assez loin. Car les critères de la RSPO n’excluent pas la destruction des forêts! Maintenant que le plus grand négociant d’huile de palme au monde s’engage à casser le lien entre huile de palme et déforestation, les groupes tels que Cargill, Ganda, Musim Mas et Sime Darby qui utilisent l’huile de palme ne peuvent que suivre cet exemple et prendre des engagements similaires.

Le secteur de l’huile de palme se transforme progressivement. Les entreprises consommatrices et notamment le secteur de la grande distribution n’ont ainsi plus aucune excuse pour ne pas s’engager sur un plan d’action d’approvisionnement « zéro déforestation » avec une échéance rapide. Les engagements et déclarations d’intention des grandes marques doivent maintenant être concrétisés avec la publication de plans d’actions précis et l’annonce d’une échéance limite pour les mettre en place. Ce n’est qu’ainsi que les consommateurs auront la garantie de ne plus contribuer à la destruction des forêts tropicales.

Le secteur de l’huile de palme est le moteur principal de la déforestation en Indonésie. Des cartes du Ministère des forêts montrent que le pays, entre 2009 et 2011, a perdu chaque année environ 620’000 hectares de forêt. L’industrie de l’huile de palme menace également, à grande échelle, les forêts d’Afrique de l’Ouest et du bassin du Congo, tout en étant source de conflits avec les communautés locales.

Greenpeace suivra de près la mise en pratique de l’engagement pris sur papier par Wilmar. Les entreprises consommatrices d’huile de palme continueront-elles à  se cacher derrière les normes RSPO ou instaureront-elles enfin une politique « zéro déforestation » sérieuse et fiable?

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