Axpo, l’exploitant de la centrale de Beznau a pris position aujourd’hui au sujet de l’action de protestation menée par les militants Greenpeace. L’entreprise montre une fois de plus que ses standards de sécurités sont insuffisants. Au lieu de parler de propagande politique, le groupe énergétique ferait mieux de prendre au sérieux les conclusions des différents experts indépendants qui se prononcent sur la question du vieillissement des installations nucléaires et en tirer les conséquences qui s’imposent.


La technologie utilisée pour la construction d’une centrale nucléaire dans les années 1960 est complètement dépassée. ©Greenpeace

Concept de sécurité:
La question de savoir comment les militants ont réussi à pénétrer sur le site de la centrale est anecdotique. Le fond de l’affaire, c’est que des réacteurs nucléaires vétustes comme ceux de Beznau, constituent un danger inadmissible pour la population et l’environnement.

Normes de sécurité:
Axpo se repose sur les « stress tests » menés par l’Union Européenne pour vanter la sécurité de ses installations. Or, lors de ces tests, la question des risques liés au vieillissement n’a pas été examinée. Il s’agit pourtant du principal problème de la centrale nucléaire de Beznau. L’état de la cuve de pression du réacteur, soit l’enceinte d’acier qui encercle les barres de combustible et dont l’intégrité ne peut en aucun cas être menacée, n’a pas été vérifiée. L’enceinte de confinement, qui est affaiblie par la corrosion, n’a pas non plus été mentionnée dans le test. 

Rééquipements:
La technologie utilisée pour la construction d’une centrale nucléaire dans les années 1960 est complètement dépassée. Investir des centaines de millions en rééquipements ne permettra pas de la faire correspondre aux standards actuels de la science et de la technique en matière de sécurité. Un exemple: malgré les rééquipements en cours, le système de secours ne sera pas automatisé. Une exigence qui découle pourtant des enseignements liés à la catastrophe de Tchernobyl.