Dans le port de Rotterdam, le Rainbow Warrior, bateau amiral de Greenpeace, vient de rencontrer le pétrolier russe « Mikhail Ulyanov ». Environ 80 militants Greenpeace, dont une Suissesse et une Liechtensteinoise, protestent sur des canots gonflables et en tant que grimpeurs et grimpeuses contre ce pétrolier avec le message « No Arctic Oil ». Ils exigent une interdiction des forages pétroliers au large dans l’Arctique et une urgente transition vers les nouvelles sources d’énergie.


L’Esperanza et le pétrolier russe Mikhail Ulyanov dans le port de Rotterdam. ©Greenpeace/Leltschuk

Le Mikhail Ulyanov transporte du pétrole que le groupe pétrolier russe Gazprom a extrait au large en Mer de Petchora, dans l’Arctique, au moyen de la funeste plateforme Prirazlomnaya. Le pétrole est déchargé à Rotterdam, il sera raffiné par le groupe français Total. C’est contre ces forages dans les eaux de l’Arctique que les « 30 de l’Arctique », dont Marco Weber, avaient protesté l’automne passé. Ils ont été détenus durant plus de deux mois pour cela. Il s’agit maintenant de la commercialisation de la première cargaison de pétrole venant d’un forage pétrolier au large dans l’Arctique.


Peter Willcox à bord du Rainbow Warrior en route pour Rotterdam. ©Greenpeace/Grodotzki

Peter Willcox, qui a fait partie des  30 de l’Arctique en Russie est l’actuel capitaine du Rainbow Warrior déclare: « C’est de  la folie. La glace de l’Arctique fond à cause des changements climatiques,  et les groupes pétroliers comme Gazprom et Shell n’y voient que leur profit en allant forer encore plus de pétrole. Nous devons arrêter cette scandaleuse course au profit. L’Océan arctique devrait être un paradis pour les animaux, pas un champ pétrolier. »

Julia Ritschard, de Winterthur, est impliquée comme escaladeuse, elle nous dit que « l’Arctique est irremplaçable. Rien ne justifie de détruire une des dernières régions intouchées de notre planète. C’est pour cela que je m’oppose aux forages pétroliers dans l’Arctique. » Elle ajoute que « ce pétrole n’aurait jamais dû être extrait. Gazprom c’est très bien les risques que constituent ces forages. Cette première cargaison à arriver en Europe devrait aussi être la dernière. »

La militante Greenpeace Sacha Schlegel, du Liechtenstein, pense que « la dépendance à l’égard du pétrole conduit l’industrie pétrolière à s’engager dans des opérations écologiquement plus critiquables et dangereuses, comme maintenant dans l’Arctique. Je suis ici pour m’engager pacifiquement pour les humains, les animaux et la nature de l’Arctique. »

D’après certains médias, Gazprom avait l’intention de livrer la première cargaison de pétrole de la Prirazlomnaya dans un port européen fin-février déjà. On peut penser que les conditions climatiques extrêmes qui règnent dans l’Arctique ont contribué au retard. Il est en effet très risqué d’extraire du pétrole dans cette région, un accident pétrolier y provoquerait presque inévitablement une catastrophe écologique pour la population humaine et son environnement. Il n’existe actuellement aucun moyen éprouvé pour récupérer du pétrole qui s’écoule dans, sur ou sous la banquise. Transporter du pétrole dans ces régions comporte aussi des risques.
 
Le militant suisse Marco Weber n’est pas à Rotterdam. Mais il pense quand même à ce sujet que « extraire et transporter du pétrole dans l’Arctique est extrêmement dangereux. Cela montre avec quelle négligence l’humanité se comporte à l’égard de notre planète et de nos conditions d’existences. Chaque forage pétrolier dans l’Arctique finira par avoir un accident, ce n’est qu’une question de temps. Celui qui prend un tel risque de façon consciente constitue une menace pour l’environnement et notre avenir. Après que le Parlement de l’UE ait adopté une résolution pour la protection de l’Arctique et contre son exploitation, il serait logique d’interdire l’importation de pétrole extrait dans l’Arctique. »