Des militants Greenpeace Brésil ont protesté le 16 mai dernier à la scierie Pampa, à proximité de Belem. Un nouveau rapport de Greenpeace le démontre: le système mis en place pour garantir la légalité du bois abattu en Amazonie fonctionne très mal au Brésil.


Le bois illégal continue sa percée en Europe. ©Greenpeace/Cruppe

Des pratiques frauduleuses, débouchant sur la vente de bois illégal « blanchi », ont été relevées au sein du secteur forestier amazonien. Ce bois est ensuite vendu dans le monde entier. Les deux tiers vont aux États-Unis et en Europe. Des mesures fiables doivent être prises de toute urgence pour assurer l’origine légale du bois brésilien d’Amazonie.

En trente ans, 18% de la forêt amazonienne du Brésil a disparu. Le développement agricole et l’élevage constituent la principale cause de ce désastre. Sans oublier l’abattage de bois qui mène lui aussi à la dégradation et à la fragmentation  des forêts. La coupe de bois illégale est monnaie courante au Brésil: entre août 2011 et juillet 2012, 78% de l’exploitation forestière de l’état du Para – principal producteur et exportateur de bois brésilien d’Amazonie – était jugée illégale. Cette tendance ne s’inversera que le jour où le gouvernement mettra en place un système de contrôle renforcé.

Le dernier rapport de Greenpeace est alarmant le système actuel pour contrôler la légalité du bois est outrageusement bafoué au Brésil. A travers cinq études de cas, Greenpeace révèle de nombreuses pratiques illégales flagrantes: surestimation du nombre d’espèces dans des forêts à haute valeur de conservation, falsification de documents, demande de permis d’exploitation dans des zones déjà déboisées…et autres manipulations du système de certification forestière. Ainsi, le bois illégal est « blanchi » et vendu à travers le monde, dont les deux tiers en direction des Etats-Unis et de l’Europe.

La responsabilité des importateurs de bois est grande. Malgré l’entrée en vigueur d’un règlement en mars 2013, le bois illégal continue sa percée en Europe. Pour Greenpeace, il est indispensable que les importateurs de bois amazonien du Brésil classent ce bois comme « bois à haut risque ». Il est vital de ne plus acheter de bois originaire d’Amazonie brésilienne sans preuves crédibles, garantissant la légalité du bois et assurant qu’il ne contribue pas à la déforestation, à la perte de biodiversité et ne touche pas les populations locales. Si ces conditions ne sont pas remplies, l’importation ne devrait pas avoir lieu. C’est la seule manière de ne pas contribuer à la destruction de la forêt.

Plus d’informations