Sur une énorme banderole, une limousine sponsorisée par des entreprises comme Shell, EDF, RWE et E.ON se jette dans un gouffre, avec à bord les dirigeants politiques européens. Le message envoyé au matin du 27 juin dernier par 35 militants Greenpeace en plein sommet européen à Bruxelles est plus que clair. A travers cette action, Greenpeace proteste contre l’actuelle politique énergétique en Europe, grandement influencée par les entreprises les plus puissantes du secteur de l’énergie.


©Greenpeace/DeMildt

Malgré un système de sécurité assez strict, 35 militants Greenpeace sont parvenus à escalader des immeubles, ainsi qu’une grue, situés aux alentours du bâtiment réservé pour le sommet européen. Ils ont ensuite déployé trois banderoles géantes. « Les grandes entreprises énergétiques d’Europe renforcent notre dépendance à l’importation de ressources énergétiques coûteuses, polluantes et dangereuses », explique Frederic Thoma, conseiller politique pour Greenpeace Europe.

« L’Europe va droit dans le mur. Les entreprises énergétiques sont aux commandes et ont tout intérêt à préserver cette dépendance européenne aux énergies fossiles et nucléaire. L’Europe doit pourtant s’engager sur une voie laissant de plus en plus la place aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique pour un approvisionnement énergétique propre et indépendant de pays tiers. » Actuellement, l’Europe importe la moitié de sa consommation de pétrole, de gaz et de charbon de pays situés en dehors de l’Union européenne. Et un tiers de ces importations provient de Russie.

Les grandes compagnies énergétiques font du lobbying pour enrayer les objectifs européen en termes de ressources énergétiques propres et indépendantes. Pourtant, des objectifs contraignants au niveau européen, que ce soit en faveur de l’efficacité énergétique et d’une part bien plus importante accordée aux énergies renouvelables ne seraient pas uniquement favorables à l’environnement et à la sécurité d’approvisionnement. Ce serait également porteur de meilleures perspectives pour l’économie!

Un nouveau rapport (en anglais) de Greenpeace démontre que des objectifs ambitieux pour l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables diminueraient notre dépendance aux importations de ressources énergétiques. Ils permettraient également de lutter efficacement contre le changement climatique. La Commission européenne a déjà mis sa proposition sur la table, à savoir 40% de réduction des émissions de CO2 d’ici 2030 et 27% d’énergies renouvelables. C’est bien trop faible. Seuls, répétons-le, des objectifs ambitieux nous permettront de réduire notre dépendance aux énergies importées. Greenpeace plaide pour 45% de part d’énergies renouvelables, 40% d’économies d’énergie (en comparaison avec 2005) et une réduction d’émissions de CO2 à hauteur de 55% d’ici 2030.