L’entreprise des Forces Motrices Bernoises (BKW/FMB) doit soumettre aujourd’hui à l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) le concept de sécurité pour la durée restante d’activité de la centrale de Mühleberg. C’est également aujourd’hui que se termine l’audition concernant une nouvelle ligne directrice de sécurité pour tous les réacteurs du pays. Dans les deux cas Greenpeace exige de l’IFSN qu’elle démontre clairement qu’elle ne fait aucune concession en ce qui concerne la sécurité de la population.


Action à la centrale de Mühleberg. ©Greenpeace/Balzani-Lööv (Archives)

« Au regard des économies qu’elle souhaite réaliser, on peut s’attendre à ce que BKW/FMB se contente de mesures de rééquipement purement cosmétiques », déclare Florian Kasser, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace Suisse. Pour des raisons de coûts l’entreprise va probablement renoncer à construire une conduite d’approvisionnement en eau de refroidissement depuis la Sarine  qui soit résistante aux tremblements de terre. Il est à craindre qu’elle ne réalisera pas non plus les travaux permettant de stabiliser entièrement le manteau du cœur du réacteur. « Cela ne correspondrait en rien aux mesures exigées par l’IFSN à l’origine, basées sur les enseignements tirés de la catastrophe de Fukushima ».

Pour Florian Kasser il serait inacceptable que la sécurité des installations nucléaires soit l’objet d’un marchandage. « L’IFSN doit montrer les crocs! Il est hors de question de laisser fonctionner le réacteur de Mühleberg jusqu’en 2019 sans la mise en œuvre de mesures de rééquipement complètes ». L’IFSN pourrait augmenter la pression sur BKW/FMB à l’aide d’une sanction pénale et redonner ainsi la primauté à la sécurité.

L’IFSN va-t-elle pour autant modifier sa manière d’agir? On est en droit d’en douter. La première esquisse de la nouvelle ligne directrice de l’IFSN, en ce qui concerne les examens périodiques de sécurité des centrales nucléaires, minimise les exigences existantes et ignore les recommandations formulées au niveau international.

« Il est particulièrement difficile de comprendre pourquoi les exploitants de centrales nucléaires ne sont pas contraints de faire examiner les documents concernant la sécurité par des experts indépendants avant de les soumettre à l’IFSN », déclare Florian Kasser.  « Il est plus que temps pour l’autorité de surveillance du nucléaire de comprendre que l’intérêt de la population doit passer avant celui des entreprises exploitantes.