Le sommet de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur le climat s’ouvre aujourd’hui à New York, en présence des dirigeants de plus de 120 pays. La Suisse y sera représentée par la conseillère fédérale Doris Leuthard. L’Alliance climatique, dont fait partie Greenpeace Suisse, a décidé de lui adresser un message fort au moyen d’une pétition soutenue par de nombreuses organisations. Afin de contribuer de manière efficace à la justice climatique, la Suisse doit se fixer l’objectif de couvrir entièrement ses besoins énergétiques au moyen de ressources renouvelables d’ici à 2050 et doit également s’engager à l’étranger.

« Il est trop tard pour hésiter, ou rester inactif en attendant un miracle », déclare Georg Klingler, chargé de campagne climat pour Greenpeace Suisse. « Seules des mesures ambitieuses pourront nous permettre d’atteindre l’objectif global de maintenir le réchauffement en dessous des 2°C. Il est l’heure pour Doris Leuthard de se montrer à la hauteur du défi climatique et de devenir la Sainte patronne du climat. »

Aux yeux de l’Alliance climatique, la Suisse a une responsabilité importante dans la lutte globale pour la préservation du climat. L’alliance, qui réunit plus de 50 organisations actives dans le domaine de la protection de l’environnement, de la coopération internationale, de la politique, de la religion et de la lutte syndicale, encourage Doris Leuthard à mettre en place pour la Suisse une politique climatique ambitieuse, concernant  à la fois sur les objectifs du pays et la justice climatique.  L’Alliance inaugure donc une pétition l’appelant elle, et ses collègues du Conseil fédéral, à s’engager pour maîtriser les causes et les conséquences du changement climatique.

Une révolution énergétique….
Concrètement, le texte de la pétition exige que l’approvisionnement énergétique de la Suisse soit entièrement basé sur des ressources renouvelables d’ici à 2050. D’ici là, le pays se fixera des objectifs intermédiaires contraignants en matière de protection du climat. De tels objectifs sont à la fois possibles et indispensables, comme le démontre le scénario de transition énergétique Energy [R]evolution, publié par Greenpeace Suisse.

Malheureusement, la Suisse a pour l’heure tout juste réussi à stabiliser les émissions de CO2 au niveau de 1990. Au printemps dernier, la Suisse a sciemment ignoré les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en fixant un objectif de réduction de 20% des émissions de CO2 d’ici à 2020, ce qui est largement insuffisant.

… et globale
La protection du climat doit dépasser les frontières. La pétition demande donc que la Suisse apporte un soutien financier aux pays en voie de développement. Ceux-ci n’ont qu’une responsabilité limitée dans le réchauffement climatique, mais en subissent fortement les conséquences. L’alliance parle dans ce contexte de « justice climatique ». Cela signifie que la Suisse a une responsabilité particulière, en raison de sa puissance économique et de ses ressources politiques.

Étapes importantes jusqu’à la conférence de Paris
Les effets du changement climatique se font déjà ressentir. On ne peut plus se permettre de perdre du temps. Le Conseil fédéral devrait présenter en novembre ses objectifs préliminaires en matière de politique climatique d’ici à 2030. Ce sera l’occasion d’apporter les premières garanties sur le niveau d’ambition du gouvernement. Les états ont jusqu’à fin mars 2015 pour communiquer leurs objectifs en matière de réduction des émissions de CO2 à l’ONU. En décembre 2015, un accord mondial devrait être conclu lors de la conférence de Paris. On saura alors si le climat bénéficie de la protection d’une sainte patronne au sein du Conseil fédéral.