Ce matin se tenait à Milan une réunion des ministres européens de l’énergie et de l’environnement. Ils préparent le Conseil européen du 23-24 octobre prochain, où sera discuté le futur énergétique de l’Europe. Il y sera décidé si l’Union européenne (UE) prendra enfin la mesure des défis auxquelles elle est confrontée. C’est en tout cas ce que souhaitent les militants Greenpeace, qui ont accueilli les participants à la rencontre de ce matin avec une bannière marquée du slogan « People want renewables and energy efficiency » (« Les Européens veulent les renouvelables et l’efficacité énergétique »)

Action des militants Greenpeace à Milan, 06.10.2014Ce matin se tenait à Milan une réunion des ministres européens de l’énergie et de l’environnement. Ils préparent le Conseil européen du 23-24 octobre prochain, où sera discuté le futur énergétique de l’Europe. Il y sera décidé si l’Union européenne (UE) prendra enfin la mesure des défis auxquelles elle est confrontée. C’est en tout cas ce que souhaitent les militants Greenpeace, qui ont accueilli les participants à la rencontre de ce matin avec une bannière marquée du slogan « People want renewables and energy efficiency » (« Les Européens veulent les renouvelables et l’efficacité énergétique »)

« Les Européens payent le prix fort pour un système énergétique vieillissant, basé sur les importations de combustible fossile », déclare Tara Connolly, en charge de la politique énergétique pour Greenpeace Europe. « Si, lors du Conseil européen de Bruxelles, l’UE décide de donner la priorité aux renouvelables et à l’efficacité énergétique, on obtiendrait un véritable « win-win »: avec, d’un côté du développement économique, de la création d’emplois et de nouvelles technologies, et de l’autre une réponse convaincante face aux défis climatiques. »

Pour Greenpeace, les décideurs européens doivent s’entendre sur des objectifs ambitieux et contraignants: atteindre 45% d’énergies renouvelables, 40% d’économies d’énergie et une baisse des émissions de CO2 de 55% d’ici à 2030. Chaque année, l’UE paie plus de 400 milliards d’Euros pour importer de quoi couvrir 53% de ses besoins en énergie. Les coûts des renouvelables baissent de façon constante, malgré le fait qu’ils reçoivent moins d’aide publique que le nucléaire ou les énergies fossiles. En 2011, ces « énergies sales » se voyaient attribuer 60 milliards d’euros en subvention de la part des pays membres de l’UE, soit le double du montant dévolu aux renouvelables pour la même année.

Il faut aussi prendre en compte les coûts sanitaires liés aux énergies fossiles. La combustion du charbon coûte 42.8 milliards d’euros en frais de santé chaque année. Ajoutons qu’il est impossible d’évaluer le coût véritable des déchets radioactifs et du démantèlement des centrales nucléaires. Mais il est certain que la gestion de l’héritage nucléaire coûtera cher aux générations futures. Le simple fait de prolonger la durée de service des centrales nucléaires française à 50 années représente une dépense de 55 milliards d’euros selon EDF.

Dans le même temps, les énergies renouvelables poursuivent leur essor. En 2011, elles représentaient déjà près d’un million d’emplois au sein des pays de l’UE. Elles couvrent aujourd’hui environ 14% de la consommation finale brute d’énergie, contre 8% en 2004. On a donc d’un coté un secteur d’activité vieillissant, basé sur les énergies fossiles et le nucléaire, grassement subventionnée et qui cause des problèmes économiques, environnementaux et sanitaires. Et de l’autre les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, tous deux porteurs d’opportunités et de solutions pour les défis que l’Europe se doit de relever.

En Suisse, Pro Solar, le WWF et Greenpeace ont récolté cet été plus de 30’000 signatures afin d’exiger la mise en place d’une taxe sur le « courant sale ». Le but est d’en finir avec cette différence de traitement et donner une chance aux énergies propres.

D’une façon générale, il est grand temps que les dirigeants de la Suisse et des pays de l’UE cessent d’écouter les lobbys du nucléaire et des énergies fossiles et prennent la pleine mesure des défis auxquels ils sont confrontés: changement climatique, dépendance à des pays tiers et danger nucléaire. Greenpeace continuera de maintenir la pression sur les dirigeants de l’UE. Dans notre pays, la cinquantaine d’organisations membres de l’Alliance Climatique (dont Greenpeace), demandent également à Doris Leuthard de faire évoluer la position de la Suisse vers une politique énergétique viable pour le futur. Vous pouvez nous aider en signant et en partageant notre pétition, dont l’objectif est d’atteindre 100% de renouvelables d’ici à 2050 et de s’engager pour plus de justice climatique: www.greenpeace.ch/saintedoris

Mathias Schlegel est porte-parole de la campagne Climat & Energie de Greenpeace Suisse

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