« IndependentWHO – Santé et nucléaire » a organisé, avec notamment l’appui de la Ville de Genève et de Greenpeace Suisse, un « Forum Scientifique et Citoyen sur les Effets Génétiques des Rayonnements Ionisants » le samedi 29 novembre 2014 à Genève. Six experts de renommée internationale étaient invités à présenter leurs recherches. Plus de 150 personnes ont assisté à ce forum dont plusieurs professionnels de la santé et journalistes de France et de Suisse, ainsi que des élus.

Forum Independent WHO, Genève 29.11.2014: le Dr Timothy Mousseau montre les effets des radiations sur les arbres autour de Tchernobyl« IndependentWHO – Santé et nucléaire » a organisé, avec notamment l’appui de la Ville de Genève et de Greenpeace Suisse, un « Forum Scientifique et Citoyen sur les Effets Génétiques des Rayonnements Ionisants » le samedi 29 novembre 2014 à Genève. Six experts de renommée internationale étaient invités à présenter leurs recherches. Plus de 150 personnes ont assisté à ce forum dont plusieurs professionnels de la santé et journalistes de France et de Suisse, ainsi que des élus.

IndependentWHO est un mouvement citoyen initié par un collectif d’associations et d’individus constitué en 2007.Son but est de dénoncer l’assujettissement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS, ou WHO en anglais) à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) suite à l’accord référencé “WHA12-40”, du 28 mai 1959 . Selon cet accord, l’OMS est contrainte de consulter l’AIEA à chaque fois qu’elle souhaite entreprendre une activité dans un domaine qui concerne le nucléaire. Pour le dire plus simplement: l’AIEA, soit l’agence onusienne en charge de la promotion de l’énergie nucléaire, dicte à l’OMS sa conduite en ce qui concerne la recherche et la diffusion d’informations sur les sujets de l’irradiation et de la contamination nucléaires. Cela signifie que la recherche médicale dans ces domaines n’est pas indépendante. Le but du forum d’IndependentWHO est donc d’offrir une plateforme pour la diffusion des connaissances produites par les quelques chercheurs indépendants existants.

Le forum s’est ouvert avec un discours de bienvenue de Rémy Pagani, représentant le gouvernement de la Ville de Genève. Ensuite, Inge Schmitz Feuerhake (Allemagne) a introduit le sujet en expliquant les concepts biologiques fondamentaux des effets génétiques du rayonnement ionisant. Yuri Dubrova (Ukraine) a présenté un résumé des études présentes et passées et a décrit son travail sur les effets transgénérationnels de l’exposition parentale aux mutagènes. Wladimir Wertelecki (USA) a présenté les résultats d’une décennie de travail en Ukraine, qui démontre une association significative entre le taux des malformations congénitales et les niveaux de Cesium 137 chez les femmes enceintes. Keith Baverstock (Finlande) – bien connu pour sa dénonciation des effets de l’uranium appauvri utilisé dans les armements – a décrit le rôle et les conséquences potentielles de l’instabilité génomique induits par des facteurs de stress environnementaux, y compris le rayonnement ionisant. Tim Mousseau (USA) a présenté des études qui démontrent des conséquences significatives du rayonnement ionisant à faible dose, et aussi du rayonnement naturel de base, et a souligné que les effets génétiques sont observés à tous les niveaux biologiques, de l’ADN aux écosystèmes. Dernière intervenante, Chiyo Nohara (Japon), qui a décrit des études démontrant les effets génétiques déjà observés chez les papillons à Fukushima et qui a noté que ces effets ont empiré à la deuxième génération.

Les six intervenants sont unanimes pour dire que la science génétique était à un tournant requérant des modèles théoriques nouveaux pour avancer dans sa compréhension plus fine des phénomènes. Mais les crédits alloués à cette recherche sont insuffisants et ne permettent pas une étude systématique d’envergure par manque de volonté politique. D’ailleurs, si les autorités internationales n’avaient pas abdiqué leurs responsabilités, ce forum sur les effets génétiques du rayonnement ionisants aurait été organisé par l’OMS dans les années qui ont suivi l’accident de Tchernobyl. Si les conséquences sanitaires, et en particulier les effets génétiques du rayonnement ionisant, n’avaient pas été dissimulés, il est probable qu’aujourd’hui, l’unique utilisation de produits radioactifs serait pour un usage médical.

Mathias Schlegel est porte-parole de la campagne Climat & Energie de Greenpeace Suisse

WhatsApp
Partagez
E-mail
Tweetez
Partagez