Le Classement climatique par pays 2015 a été rendu public lors de la récente conférence de Lima sur le climat. La Nouvelle-Zélande figure au 43ème rang, d’une liste qui contient les 58 plus gros émetteurs de la planète. Cette note particulièrement basse est liée à l’absence d’une politique ambitieuse en matière de protection du climat.


Des militants Greenpeace barre le passage au navire de prospection pétrolière mandaté par le géant pétrolier brésilien Petrobras dans le bassin Raukumara en Nouvelle-Zélande. ©Greenpeace/Pullman

La réalité sur le terrain c’est que le gouvernement néo-zélandais souhaite tirer un revenu substantiel des ressources pétrolières présentes dans les eaux du pays. Pour ce faire, il vend des permis d’exploitation à tour de bras à l’industrie pétrolière.

Certains de ces permis se situent dans des zones protégées. Problème, pour remonter le pétrole il faudra réaliser des forages en eaux profondes. Très profondes même: au-delà de la plateforme Deepwater Horizon, dont l’explosion avait entrainé l’une des pires marées noires de l’histoire en 2010 dans le golfe du Mexique.


Action Greenpeace sur le lieux des projets de forages de la compagnie pétrolière américaine Anadarko dans la mer de Tasman. ©Greenpeace/Armstrong

Petrobras est le premier groupe pétrolier à s’être montré intéressé par les ressources néo-zélandaises. En avril 2011, le groupe brésilien avait mené une campagne de prospection sismique en mer avant d’abandonner et de rendre le permis d’exploitation obtenu des autorités. Rappelons que la prospection sismique peut avoir des conséquences désastreuses sur les mammifères marins, tels les dauphins et les baleines.

Malgré la forte mobilisation de la population contre ces projets et une campagne menée par des collectivités locales, avec le soutien de Greenpeace, les responsables de Petrobras affirmèrent abandonner le permis car la ressource disponible semblait insuffisante. Malgré ce revers, le gouvernement néo-zélandais espère toujours inciter d’autres compagnies pétrolières à venir forer dans les eaux territoriales…


En janvier 2014, des militants Greenpeace maculés de pétrole factice accueillent les participants au sommet sur le pétrole organisé par Statoil à Aukland. ©Greenpeace

Les nouvelles candidatures ne se sont pas fait attendre… La première d’entre elle est venue d’une compagnie texanne, Anadarko, installée aux Îles Caïmans, et considérée par le gouvernement américain comme co-responsable de la marée noire du Golfe du Mexique en 2010. Anadarko possédait 25% du champ pétrolier de Macondo, où se trouvait Deepwater Horizon.

Après une campagne de forages exploratoires, qui lui a couté près d’un million de dollar par jour, Anadarko n’a, elle aussi, pas trouvé suffisamment de pétrole pour une exploitation commerciale. La compagnie ne semble pas renoncer à la Nouvelle-Zélande pour autant, puisqu’elle conserve précieusement son permis d’exploitation…

Les derniers candidats en lice pour l’exploitation du pétrole offshore néo-zélandais se nomment Statoil et Chevron. Ce dernier est en ce moment nominé pour le Public Eye Award 2015 à cause des pollutions massives dont il s’est rendu responsable en Équateur.

Début décembre 2014, ces deux compagnies ont reçu de nouveau permis d’exploitation de la part du gouvernement. En décembre toujours, Statoil réalisait sa première campagne de prospection sismique. Il est encore trop tôt pour en connaitre les résultats, mais vous pouvez aider nos collègues néo-zélandais en participant à leur action en ligne contre Statoil (an anglais).

Il est donc clair, qu’à l’instar de son voisin australien, la Nouvelle-Zélande n’a pas pris la mesure du défi du changement climatique. Pire, ce pays qui avait soutenu Greenpeace dans la lutte contre les essais atomiques français par le passé, a pris la décision de restreindre le droit de manifestation en mer, suite aux nombreuses actions menées par Greenpeace et ses alliés.

La Nouvelle-Zélande doit absolument revenir à la raison et favoriser des objectifs ambitieux en matière de développement des énergies renouvelables et de protection du climat. Sans quoi, l’extraordinaire patrimoine naturel du pays pourrait bien être victime de nouvelles marées noires à l’avenir.