Dans le Pacifique Nord, des militants Greenpeace occupent la plateforme pétrolière « Polar Pioneer » avec laquelle Shell voudrait extraire du pétrole dans l’Arctique l’été prochain. Elle appartient au groupe pétrolier suisse Transocean.


©Greenpeace/Floramo

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En début de semaine, six militants Greenpeace ont escaladé le « Blue Marlin », c’est le plus grand bateau de transport existant. Il est chargé d’une plateforme de forage pétrolier complète de 38’000 tonnes nommée « Polar Pioneer » qui appartient au groupe suisse Transocean. Elle est partie d’Asie pour se rendre en Alaska. Shell veut y forer du pétrole durant l’été – c’est une grave menace pour cet écosystème sensible ainsi que pour les humains et les animaux qui y vivent.

La plateforme se trouve actuellement au milieu du Pacifique Nord, environ 1’500 km au Nord-Ouest d’Hawaï. Les militants se sont approchés du « Blue Marlin » en canots pneumatiques avant d’escalader la plate-forme. Ils ont pris des provisions pour plusieurs jours. Shell veut continuer les forages pétroliers arctiques controversés en Mer des Tchouktches – une des régions les moins touchées et des plus sensibles de notre planète. Au détriment de la nature et de la protection du climat. « Il y a souvent des accidents graves lors de forages pétroliers, » explique Larissa Beumer, spécialiste de l’Arctique chez Greenpeace. « C’est justement pour cela qu’il faut protéger les régions particulièrement sensibles de l’Arctique. Les projets de forages pétroliers de Shell en Mer des Tchouktches sont particulièrement irresponsables. »

 

Les militants Greenpeace parlent de leur action de protestation contre le « Polar Pioneer » sur Twitter sous le hashtag #TheCrossing où leurs activités peuvent être suivies en direct. Forages pétroliers dans l’Arctique autorisés malgré les risques d’accident En 2012, les projets arctiques de Shell ont connu de nombreuses pannes graves et des accidents au large de l’Alaska. Suite à cela, le groupe pétrolier a dû suspendre ses forages exploratoires durant deux ans. Grâce entre autres au verdict d’une cour d’appel de San Francisco. Le Ministère de l’intérieur des USA a par conséquent dû réexaminer l’autorisation (lease 193) de forages pétroliers et gazeux en Mer des Tchouktches au large de l’Alaska.

Il vient maintenant de confirmer que cette autorisation est légale. Les autorités étasuniennes compétentes peuvent maintenant examiner officiellement les demandes d’autorisation de forage de Shell. Le résultat en est attendu fin-avril. Bien que Shell doive donc encore attendre le feu vert du gouvernement US, le groupe rassemble déjà à Seattle une flotte prête à se rendre dans l’Arctique. Une autorisation serait incompréhensible. Car si Shell devait trouver et extraire du pétrole en Mer des Tchouktches, le gouvernement des USA considère lui-même que le risque d’un ou plusieurs accidents graves serait de 75% durant la période d’extraction prévue de 51 ans!

Le projet de Shell dans l’Arctique, une série de pannes Shell a déjà investi USD 6 milliards dans son projet dans l’Arctique. Le groupe a commencé en 2012 avec des forages exploratoires pour chercher à identifier les réserves supposées. Dix forages étaient prévus sur une durée de deux ans. Shell avait prévu d’engager une plateforme de forage nommée « Kulluk » et un bateau de forage nommé « Noble Discoverer » dans le Grand Nord. Les forages devaient commencer début juillet 2012. Mais Shell n’a pas pu réaliser ses projets. De mauvaises conditions météorologiques, des autorisations manquantes et une gestion calamiteuse ont conduit à ce que Shell ne puisse pas faire un seul forage pétrolier en 2012. La série de pannes qui a frappé Shell montre combien ses projets dans l’Arctique sont dangereux.